Quand la Fédé déplace son combat avec la Ligue jusqu’à l’Assemblée Nationale
Le conflit à peine larvé qui oppose Fédération et Ligue a pris un drôle de tour la semaine dernière en s’invitant - indirectement - à l’Assemblée Nationale et en dépassant le cadre du rugby pour avoir un impact sur l’ensemble du sport français. Jeudi soir, alors que les députés étaient censés débattre d’un projet de loi portant sur le renforcement des valeurs républicaine (qui n’avait rien avec le sport), trois amendements ont surgit visant à modifier l’architecture juridique des liens de relation entre ligues et fédérations. Sous couvert de la défense des valeurs républicaines les fédérations obtenaient le cadre législatif leur permettant de remettre en cause la subdélégation accordées aux ligues… Autrement dit, elles bénéficiaient d’un droit de veto pour imposer, entre autres, leur prédominance sur les calendriers, formats de compétitions et autres sujets jusqu’ici gérés par les Ligues qui se trouvaient alors affaiblies.
La charge souterraine aurait été menée par Serge Simon. En coulisses, le vice-président de la FFR a activé ses réseaux auprès des parlementaires amis du rugby : trois d’entre eux ont déposé des amendements qui ont finalement été battus en brèche par l’association des ligues professionnels, la LNR et certains clubs du
Top 14 qui avaient eu vent de la manoeuvre. Un amendement n’a pas été présenté, un autre a été discuté et retiré, le troisième (porté par Olivier Damaisin, Lot-et-Garonne) a été discuté mais finalement rejeté. « Ces trois torpilles téléguidées avaient pour but de soumettre la LNR, nous confia
un témoin. Mais elles auraient eu des effets sur l’ensemble des disciplines, qui n’étaient pas concernées par la guéguerre interne au rugby. Le sport qui débarque dans le débat parlementaire sur des sujets majeurs, cela n’a pas manqué de surprendre les services de l’État… »