Montpellier a retenu la leçon de réalisme
DOMINÉS TERRITORIALEMENT PAR DES AGENAIS ACCROCHEURS, LES MONTPELLIÉRAINS SE SONT MONTRÉS TRÈS RÉALISTES POUR S’IMPOSER À ARMANDIE. UNE PERFORMANCE QUI MONTRE QUE LE MHR A FAIT DES PROGRÈS DANS CE SECTEUR.
Un cadeau, cela ne se refuse pas. Surtout quand les temps sont aussi durs qu’ils le sont à Montpellier depuis de longs mois. Au moment d’arriver à Armandie, les Héraultais étaient loin de leur forme physique optimale. Lessivés par un enchaînement diabolique de quatorze rencontres en treize semaines, l’usure des hommes de Fulgence Ouedraogo était d’autant plus flagrante qu’ils étaient opposés à une équipe agenaise très fraîche, qui n’avait pas disputé de match depuis presque un mois. On sait, dans ces conditions, combien la fatigue peut peser dans l’issue d’une rencontre : un manque de lucidité conduit rapidement à des fautes de main, de choix de jeu, ou à des pénalités concédées en série. Voilà pourquoi, à défaut d’être à leur sommet physique, les Montpelliérains se devaient d’être précis en marquant sur chacune des opportunités qui se présenteraient à eux.
UN TRAVAIL EN AMONT
SUR LES BALLONS DE TURNOVERS
Les Héraultais avaient aussi un plan, pour se les créer : « Durant la semaine, nous avions convenu de monter beaucoup plus fort en défense car Agen est une équipe qui fait beaucoup de passes et notamment des passes après contact », dévoilait le manager Philippe Saint-André. Même écho du côté de l’arrière Julien Tisseron, auteur d’un doublé à Armandie : « Agen est une équipe très joueuse qui joue debout et qui fait beaucoup d’offloads. Nous savions que nous aurions des opportunités. On a bien bossé tout au long de la semaine sur les ballons de turnovers et, ce soir, notre réalisme n’a pas été dû au hasard. » Finalement, les « cadeaux » agenais ont pris la forme d’un en-avant grossier de Sam Vaka à l’entrée de ses 22 mètres et d’une passe précipitée du demi de mêlée remplaçant Hugo Verdu qui a servi son vis-à-vis direct, le Géorgien Gela Aprasidze. Sur ces deux actions, la réponse héraultaise fut immédiate et efficace : ballon ramassé et passe décisive de Serfontein pour Reinach dans le premier cas, et percée de Jacques du Plessis suivie d’un relais de Lozowski pour Darmon qui marqua sur la deuxième bourde agenaise.
MI-TEMPS BÉNÉFIQUE
Pourtant, les Montpelliérains n’avaient pas été aussi efficaces dans le premier acte : « Il y a trois ou quatre séquences où l’on tente des passes impossibles et on perd le ballon beaucoup trop vite. On a manqué de patience dans les zones de marque », regrettait Philippe Saint-André. L’exception qui confirmait la règle, c’était la fulgurance de Cobus Reinach qui ramassa un ballon derrière un ruck pour s’évader dans le couloir gauche des cinq mètres. Il fut bien relayé par son numéro 8 Caleb Timu qui surprit la défense agenaise sur le premier essai de la partie.
Le réalisme fut donc l’un des axes majeurs de l’intervention du staff à la mitemps. Et celle-ci fut bénéfique : « Quand on a commencé à garder le ballon et à trouver de l’avancée, on a marqué de beaux essais. En deuxième mi-temps, on les a certes contrés mais le deuxième essai marqué par Julien Tisseron vient au terme d’une belle et longue séquence de jeu dans laquelle on conserve et on avance », soulignait le manager montpelliérain. Après s’être montré particulièrement fébriles dans ses fins de matchs ou proche des lignes, le MHR semble aujourd’hui être sur la bonne voie : « J’ai l’impression que la victoire contre le Stade français avait montré des choses que l’on travaille ensemble, des repères qui commencent à être communs. »
De bon augure pour la suite, même si PSA doit savoir pertinemment que tous les futurs adversaires du MHR ne seront certainement pas aussi « généreux » (ou maladroits) que les Agenais…