Midi Olympique

L’Aviron sans excuses

- N. Z.

MASSACRÉ PHYSIQUEME­NT, BAYONNE A FINI PAR TOTALEMENT BAISSER LES BRAS, JUSQU’À CONCÉDER SIX ESSAIS DANS LE DERNIER QUART D’HEURE ET LE « RECORD » DE LA PLUS LARGE DÉFAITE DE LA SAISON. LE GENRE D’ATTITUDE QUI N’A ÉVIDEMMENT PAS PLU AU MANAGER YANNICK BRU.

En toute franchise, on était prêt à trouver toutes les excuses du monde à cette équipe de l’Aviron. Parce qu’elle s’est avancée à Clermont si diminuée (absences de six piliers et trois ouvreurs) et remaniée à la va-vite, avec les intégratio­ns express des jokers Amosa et Pelo et la titularisa­tion de l’ailier Aymerc Luc à l’ouverture, qu’on n’imaginait malheureus­ement pas autre chose que ce genre de scénario. Et si l’on a pu un peu pester contre l’arbitrage vidéo réclamé (à raison) par M. Marchat au moment de refuser à Ravouvou ce que l’on pressentai­t comme le seul éclair basque du match pour un en-avant d’Amosa au moment d’arracher le ballon des mains de Fourcade, on n’oublie pas non plus que ce sont cinq essais qui ont aussi été refusés de la sorte à Clermont, dont trois dans les dix premières minutes.

De quoi facilement conclure que l’addition aurait pu être bien pire, après avoir atteint la pause sur le score presque flatteur de 24-3… « Il est évident que la dimension physique des Clermontoi­s était bien supérieure à la nôtre, tentait malgré tout d’analyser le manager Yannick Bru. En première mi-temps, on a très peu tenu le ballon sous cette pression physique mais on avait encore montré quelques signes de respiratio­n. En revanche, en deuxième mi-temps, cette pression était trop forte, la supériorit­é numérique de Clermont a été terrible pour nous. Nos deux jeunes piliers (Cormonier et Tatafu, N.D.L.R.) n’ont pas supporté le choc, nous avons blessé des joueurs (nez cassé pour Hourcade, épaule pour Taofifenua). Et puis, petit à petit, l’équipe a baissé les bras. Clermont a déroulé et nous est passé dessus. »

UN 42-0 EN QUINZE MINUTES

Pour s’en convaincre, un bref calcul suffit : mené 31-3 à cet instant de la partie, l’Aviron subit alors un 420 dans le dernier quart d’heure. Évidemment trop gros pour être vrai, tant l’unique volonté manifestée par les joueurs consistait à ne surtout pas se faire mal… Compréhens­ible mais forcément fâcheux pour un manager comme Yannick Bru, bien conscient que concéder la plus large défaite de la saison en Top 14 (« dépassant » le 71-5 subit par Agen à Bordeaux) n’est pas forcément le meilleur des signaux, à l’instant d’entamer un éprouvant sprint final.

« Je vais être très bref, concluait Bru. Je veux présenter mes excuses à tous ceux qui aiment ce club de l’Aviron. Perdre à Clermont, c’est possible, mais de cette manière-là, c’est tout simplement inadmissib­le. On peut excuser les erreurs techniques mais pas le fait de baisser les bras comme nous l’avons fait en deuxième période. Il n’y a pas grand-chose à dire de plus, si ce n’est que l’on va repartir au travail pour essayer de montrer un beau visage le plus vite possible. » Il vaudrait mieux puisque, pour tout dire, la perspectiv­e d’un déplacemen­t encore plus lointain et tout aussi risqué à Toulon la semaine prochaine fait quelque peu frémir…

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