Midi Olympique

Pau et la politique de l’Autruche

PAU THOMAS DOMINGO DÉPLORAIT LE MANQUE D’INTELLIGEN­CE TACTIQUE DE SON ÉQUIPE. ELLE A NOTAMMENT RENDU BEAUCOUP TROP DE MUNITIONS FACILES AUX TOULONNAIS.

- J. P.

Pau a réussi à perdre pour la septième fois à domicile alors qu’il menait à la pause face à un adversaire largement diminué. Le plus terrible, c’est que les Béarnais ont réussi leur entame dans le sillage d’un excellent Antoine Hastoy, décidément vraie pépite dans l’ordre des buteurs. À voir déferler les offensives verts et blanches vers la ligne toulonnais­e, tout le Béarn s’est forcément dit que ça finirait par payer. Justement, non. Pau n’a marqué qu’un seul essai (joli au demeurant) en quarante minutes.

Puis, ce fut le trou noir. Un deuxième acte particuliè­rement médiocre. Peutêtre servi par le huis clos. Qui sait si, avec le soutien du public la Section n’aurait pas su surmonter ce passage à vide ? Quelques observateu­rs croisés dans les coulisses quasi-déserts ont évoqué cette hypothèse. « On n’a joué qua quarante minutes sur quatreving­ts, soupirait Thomas Domingo. En fait, ça a duré pendant les trente premières minutes du deuxième acte. On me parle de manque de confiance. Je ne pense pas. Quand on voit ce qu’on a proposé en première période, on avait de l’énergie et de l’envie. Non, on est devenu moins bons dans la gestion de notre match. »

« TROP ATTENTISTE­S »

Le jeune entraîneur palois nous a clairement fait comprendre que le problème relevait de la tactique. « Quand on rend des ballons inutilemen­t, on leur laisse l’opportunit­é de revenir dans le match. Ce n’est pas une question d’efficacité de notre conquête, de nos trois-quarts, c’est une question d’intelligen­ce, dans la gestion du début à la fin. »

À Lyon, la Section avait réussi ce paris, mais elle n’a pas pu le réitérer. Ce collectif brillant et généreux n’a pas assez de rigueur pour exister au plus haut niveau. Il ne sait pas tenir un canevas, le genre de choses presque impercepti­ble au premier abord par le grand public : « Chacun veut faire son truc dans son coin et on se perd complèteme­nt. C’est la politique de l’autruche. » On a bien remarqué des ballons trop vite lâchés par Samuel Marques par exemple, ou par Jesse Mogg. « On a été trop attentiste­s, on les a laissés revenir avec des ballons offerts gratuiteme­nt. »

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