La revanche des seconds couteaux du MHR
MONTPELLIER À L’HEURE OÙ L’EFFECTIF MONTPELLIÉRAIN EST USÉ PAR L’ENCHAÎNEMENT DES RENCONTRES, LES RETOURS DE TISSERON, APRASIDZE ET DARMON, DÉCISIFS EN FIN DE MATCH, LUI ONT REDONNÉ UN ÉLAN OFFENSIF.
Quatorze matchs en treize semaines.Voilà quel marathon harassant le MHR vient d’accomplir. Une course interminable, aussi éprouvante pour les corps que pour les têtes : « Disputer les dernières places, c’est usant mentalement, surtout après autant de défaites dans le money time », soufflait le manager, Philippe Saint-André. Et l’usure de l’effectif héraultais s’est encore vue dès l’échauffement, au moment où la cuisse de Benoît Paillaugue a lâché (lire page 7). « J’ai dû réorganiser toute la ligne d’attaque en quelques minutes », souriait un brin désabusé « PSA ». Devant aussi, l’usure était patente : « Sur les huit dernières journées, j’ai tourné avec 25 joueurs. Capelli jouait à moitié blessé ce soir (samedi), les joueurs sont cramés. Nous avons tellement de blessés et d’internationaux absents que nous manquons d’énergie et d’explosivité pour franchir. » Voilà qui explique pourquoi les avants Montpelliérains ont tant soufferts face au pack agenais, plus léger mais aussi plus frais. « La première mi-temps n’était pas bonne : on ne joue pas, on ne bouge pas, on ne fait pas grand chose. » Bref, les Montpelliérains étaient au bout du rouleau.
LES LARMES DE TISSERON
Fort heureusement pour eux, ils pouvaient encore compter sur la détermination de leur capitaine Fulgence Ouedarogo et de leur numéro 8 Caleb Timu, ainsi que sur les infatigables sudafricains Cobus Reinach, Jan Serfontein et Jacques du Plessis, tous très en vue. Mais ils ont aussi reçus de précieux renforts, comme celui de Julien Tisseron, auteur d’un doublé. Cela faisait presque deux mois que le Bayonnais n’avait pas démarré une rencontre. « Je sais que c’était peut-être mon ultime chance, j’espère l’avoir saisie », racontait l’intéressé après la rencontre. Une pression de plus, dans une saison déjà éprouvante. Voilà pourquoi au coup de sifflet final, l’arrière n’a pu retenir ses larmes. « Julien a fait un très bon match », se félicitait Saint-André, qui sait qu’il va pouvoir compter sur de précieux renforts, à commencer par le demi de mêlée Gela
Aprasidze, auteur d’une très belle entrée en jeu après la prestation remarquée de Reinach : « Gela est revenu après avoir passé une semaine à l’isolement à cause de la Covid. Il a apporté sa vitesse, son dynamisme.Thomas Darmon n’a pas eu de chance depuis le début de la saison, mais dès qu’il a été déclaré apte, je n’ai pas hésité une seconde. »
In fine, ces trois « revenants » ont joué des rôles centraux dans cette précieuse victoire bonifiée des Montpelliérains, la quatrième de la saison.