Albi, des paroles aux actes !
SÈCHEMENT BATTUS PAR COGNAC, LES ALBIGEOIS VOIENT S’ÉLOIGNER BEAUCOUP DE CERTITUDES ET SE RETROUVENT AU PIED DU MUR.
Vainqueur à Albi sur le score sans appel de 34 à 22, Cognac-Saint-Jeand’Angély fait tomber une équipe invaincue à domicile depuis le 7 avril 2018.Tout à leur joie de fêter le premier exploit majuscule de leur jeune histoire, les Charentais ne voient pas leurs adversaires quitter le terrain K.-O. debout, sonnés par cette défaite qui vient remettre en cause beaucoup de certitudes. Depuis sa descente de Pro D2 il y a quatre ans, le club tarnais a en effet toujours clamé son désir d’y revenir le plus vite possible. Une question de survie pour les uns, une soi-disant légitimité pour d’autres.
Toujours est-il que chaque année, le SCA s’est pris les pieds dans le tapis de la remontée et n’a toujours pas atteint son objectif. Avec la création de la Nationale, les Albigeois avaient l’occasion d’assouvir leurs ambitions. Finis les poules de Fédérale 1 en carton-pâte, mêlant amateurs et pros avec ses scores fleuves où la saison et parfois l’avenir d’un club se joue sur deux matchs couperets au printemps. Ce nouveau championnat à quatorze clubs permet de hisser son niveau de jeu avec des oppositions contre des écuries de même calibre et de se préparer au mieux pour l’étage supérieur. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu dans le Tarn... En effet, les Albigeois se sont rapidement mis un caillou dans les crampons avec une défaite évitable à Suresnes. Malgré ce handicap, ils pouvaient encore nourrir l’ambition de finir aux deux premières places et de s’offrir une demi-finale à domicile. Les victoires sur le fil contre Nice (21-19) et Bourg-en-Bresse (17-16) et leur premier succès à l’extérieur face à Dax (22-21) ont entretenu l’espoir. Avec la perspective de quatre matchs consécutifs à domicile contre des adversaires, soi-disant, de moindre calibre (Cognac-Saint-Jean-d’Angély, Bourgoin, Suresnes et Narbonne), l’horizon semblait dégagé pour le Sporting. Las, le revers de samedi a mis le club face à ses carences.
MELA TRAHI PAR LES SIENS
Inconsciemment, les joueurs se sont relâchés, pensant la tâche facile. Mais la division Nationale n’est pas la Fédérale 1. Chaque week-end, les résultats prouvent que tout le monde peut aller gagner partout, avec désormais l’avantage du match à domicile effacé par le huis clos. Albi est tombé. Comme un symbole, seul Arnaud Méla a pris ses responsabilités face à la presse. Refoulant une colère froide, le manager tarnais s’est senti, pour la première fois, trahi par les siens. Désormais, le club se retrouve face à son meilleur adversaire : lui-même. Il reste neuf matchs pour faire corps et se lancer dans un sprint sans calcul. Albi sera-t-il capable d’une nouvelle épopée qui a fait sa légende ou doit-il accepter qu’aujourd’hui, sa place est en Nationale ?