Midi Olympique

Ce 2 juillet 2005 où il monta au ciel

EN DOUZE ANS DE CARRIÈRE INTERNATIO­NALE (2003-2015), IL A CONNU NOMBRE DE MOMENTS GLORIEUX. LE PLUS RÉUSSI EUT WELLINGTON POUR THÉÂTRE.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Parler de Dan Carter avec les All Blacks, c’est d’abord observer une coïncidenc­e. C’est à partir de ses débuts en 2003-2004, que les All Blacks ont commencé à vraiment « survoler » la planète ovale. Bien sûr, ils étaient déjà les meilleurs, mais ils ne multipliai­ent pas encore les scores fleuves, y compris face aux autres nations majeures. Dan Carter aura incarné ces Néo-Zélandais du XXIe siècle, ultra-offensifs et efficaces. Parler de Dan Carter en noir, c’est retrouver dans ses souvenirs un match surnaturel, le deuxième test de la tournée des Lions en 2005 à Wellington. Carter formait la charnière avec Byron Kelleher. Il avait pour vis-à-vis Jonny Wilkinson, champion du monde. Bilan : victoire 48-18 pour la Nouvelle-Zélande et la bagatelle de 33 points pour Dan Carter, deux essais et une passe décisive pour Umaga : « C’était hors de l’échelle de Richter et probableme­nt la meilleure performanc­e individuel­le que j’aie jamais vue au niveau des tests », écrivit le sélectionn­eur des Lions Clive Woodward dans le Daily Mail. On a souvent fait de ce 2 juillet l’acte fondateur du mythe Carter qui fêtait alors sa 20e sélection.

Qui se souvient aussi de ses deux tests de novembre 2006 face aux Bleus ? Sommets de justesse et de classe.

PAS UNE SINÉCURE POUR AUTANT

L’histoire de Dan Carter sous son maillot national est évidemment pavée de moments glorieux mais elle ne fut pas pour autant une sinécure. Car il a dû patienter jusqu’en 2015, à 33 ans, l’année de sa retraite internatio­nale pour soulever enfin le trophée suprême. En 2007, il fit partie du désastre de

Cardiff face à la France (18-20). Blessé au mollet gauche, il n’était pas dans son assiette, il était déjà sorti au moment où les NéoZélanda­is se refusèrent à tenter le drop final qui aurait pu les sauver. Aurait-il tenté, lui, ce coup de poker ? Quatre ans plus tard, à domicile, il fut contraint d’abandonner ses coéquipier­s à la veille du dernier match de poule (adducteurs en charpie). Il assista en tribunes à la petite victoire des All Blacks face à la France en finale, avec, à l’ouverture Stephen Donald, son… Troisième remplaçant.

Il en reprit pour quatre ans pour vivre à fond la campagne de 2015 et marquer ses derniers points à Twickenham d’une transforma­tion réussie de son… Mauvais pied (le droit).

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