Midi Olympique

Les Crusaders, l’amour de sa vie

AVEC LA PROVINCE DE CHRISTCHUR­CH, IL A DISPUTÉ LE PLUS DE MATCH ET INSCRIT LE PLUS DE POINTS. « JE SUIS UN CRUSADER ET ÇA, C’EST POUR LA VIE ».

- L. F.

Dit comme ça, ce serait presque insultant : avec les Crusaders, Dan Carter ne compte finalement « que » trois titres en Super Rugby. C’est immense, bien sûr, et peu sont ceux qui peuvent en dire autant dans l’histoire du rugby. Pourtant, à l’échelle de la carrière de Dan Carter et de son palmarès immense, ce serait presque une anomalie.

Le succès chez les « Croisés », Carter le rencontre pourtant très tôt. Après des débuts relativeme­nt tardifs pour un joueur qui connaîtra une telle carrière (il joue son premier match profession­nel à presque 21 ans), il s’installe rapidement au centre puis à l’ouverture de la franchise basée à Christchur­ch. Pour ses deux premières saisons, il échoue par deux fois en finale du Super Rugby (défaite 21-17 face aux Auckland Blues, puis 47-38 face aux Brumbies). Il connaît finalement une première consécrati­on en 2005, avec le cinquième sacre de l’histoire des Crusaders dans la compétitio­n et le premier de sa jeune carrière (victoire 35-25 face aux Waratahs). Il connaîtra deux autres titres (2006, 2008), puis plus rien.

Ses différents exils, en France et au Japon, expliquent cela. Ils correspond­ent aussi avec la période de moins bien de la province de Christchur­ch, qui laisse temporaire­ment les premiers rôles aux Bulls et aux Chiefs.

Malgré tout, les Crusaders resteront le club de sa vie. C’est le maillot avec lequel il a disputé le plus grand nombre de matchs (141 pour 133 titularisa­tions) et inscrit le plus grand nombre de points (1706). Un amour réciproque avec les supporters, qui vivront comme une trahison sa signature pour les Auckland Blues, en 2020, pour conclure sa carrière. Le joueur s’en expliquera, quelques semaines plus tard : « Moi-même, il m’a fallu un peu de temps pour me convaincre du bien-fondé de cette décision. Si je suis honnête avec moi-même, je suis un homme de Canterbury jusqu’au bout des ongles. Je suis un Crusaders, un point c’est tout. Pourtant, j’ai dit « oui » aux Auckland Blues… » Par le passé, lorsqu’il était au sommet de sa carrière, Carter avait repoussé des offres des Blues. Cette fois, un concours de circonstan­ces le poussa à accepter, en pleine période de confinemen­t, afin de se rapprocher de sa famille. « Avec le confinemen­t, la saison au Japon était interrompu­e. Les Blues m’offraient la possibilit­é de faire à nouveau ce que j’aime, jouer au rugby, tout en pouvant rentrer chez moi chaque soir auprès des miens, dans ma famille. Je ne pouvais pas dire non. » Il conclut tout de même : « Je le répète : je suis un Crusaders et ça, c’est pour la vie. »

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