L’ombre fédérale pèse sur le scrutin
JAMAIS, DANS L’HISTOIRE DU SCRUTIN, L’INFLUENCE FÉDÉRALE N’AVAIT AUTANT PESÉ. ON VOUS EXPLIQUE ICI POURQUOI...
Dans un monde idéal, la FFR aurait souhaité que Jean-François Fonteneau prenne le pouvoir à la Ligue afin que le président du SUA, historiquement proche de Bernard Laporte et Serge Simon, normalise les relations, pour le moins conflictuelles, entre les clubs professionnels et la Fédération. Au moment où le nom du boss agenais était sorti du chapeau, Jacky Lorenzetti, principal soutien du candidat Merling, était néanmoins monté au front, craignant que l’avènement dudit Fonteneau corresponde avant tout à une volonté fédérale de « vassaliser » le monde professionnel ; la prise de parole de « JLO » sur Rugbyrama.fr avait d’ailleurs été suivie d’un vote de défiance des présidents de Pro D 2 vis-à-vis de Jean-François Fonteneau et, plus que las, celui-ci s’était retiré de la course. Toutefois, la FFR ne renonça pas à avoir son mot à dire sur l’élection et, après l’échec Fonteneau, se glissa dans un groupe de seize présidents (Paris, Montpellier, Agen, Perpignan, Biarritz, Toulouse...) ayant décidé de constituer une voie alternative à celles proposées par Vincent Merling, Alain Tingaud et René Bouscatel. Ce groupuscule dissident, de philosophie fédérale, proposait d’ailleurs, en sus d’un rapprochement Ligue-Fédé, que le prochain patron de la LNR devienne vice-président de la Fédération.
LE COMITÉ DIRECTEUR AURA LE DERNIER MOT
Au fil des semaines, cette troisième voie d’inspiration fédérale a pris de l’épaisseur dans le microcosme et, si elle ne put dégager un candidat, compte néanmoins se faire entendre lorsque le comité directeur de la Ligue sera prochainement élu par les trente patrons du rugby pro. Rappelons en effet que c’est ce comité directeur, et nul autre, qui désignera ensuite le successeur de Paul Goze au plus haut de la pyramide.
Historiquement, et pour la simple et bonne raison qu’elle porte en son nom un certain nombre de suffrages, la Fédération joue un rôle important dans cette élection. À ce sujet, il est de notoriété publique que Paul Goze, en 2012, n’aurait pas battu son rival Max Guazzini s’il n’avait pu compter sur les suffrages de la
FFR. Pour autant, avant cette élection de mars 2021, il semble que jamais le vaisseau amiral du rugby français avait été à ce point présent dans le scrutin des clubs pros.