Midi Olympique

« Rien n’est fait dans cette élection »

RENÉ BOUSCATEL (candidat à la Ligue) FUT LA FIGURE TOTÉMIQUE DU STADE TOULOUSAIN PENDANT VINGTCINQ ANS. RÉCEMMENT, IL A DÉCIDÉ D’INCARNER UNE TROISIÈME VOIE À CE QUE PROPOSENT ALAIN TINGAUD ET VINCENT MERLING, SES DEUX RIVAUX.

- Par M. D. Propos recueillis

Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans la course à la présidence ?

Quand je me suis rendu compte qu’aucun des candidats déclarés (Vincent Merling et Alain Tingaud) ne faisait l’unanimité - je vous rappelle en effet que certains présidents de clubs suscitaien­t une candidatur­e extérieure au monde du rugby (un groupe de présidents avait songé à l’ancien ministre de l’Agricultur­e, Didier Guillaume, N.D.L.R.), je me suis dit qu’il y avait un problème. Parachuter quelqu’un me semblait incongru et là, je me suis dit que j’avais l’expérience et la compétence pour candidater.

Il semble que vous accusez néanmoins un certain retard par rapport à vos deux rivaux…

Le retard, il est légitime puisque je ne suis candidat que depuis quelques jours. Mais je vais contacter progressiv­ement, et individuel­lement, les présidents de clubs. Pour exposer mes idées, je compte aussi sur l’audition des candidats organisée par la LNR dans les jours à venir. Rien n’est fait dans cette élection.

Pourquoi ?

L’idée-force qui se dégage des programmes est la suivante : « Pour ou contre la Fédération ? » Mais être candidat à la Ligue, ce n’est pas être « pour ou contre la Fédération » mais être pour les clubs. Derrière cet engagement, il faudra travailler intelligem­ment et en confiance avec la FFR. Encore faut-il que cette confiance soit réciproque…

In fine, êtes-vous favorable au Top 16 ou au Top 12 ?

Le format de la compétitio­n n’est pas un sujet majeur. Jusqu’à présent, un consensus s’est fait à quatorze clubs et finalement, ça fonctionne : le Top 14 est un produit attractif qui, en sus, a su faire la place aux joueurs français et travailler pour l’équipe de France. Pourquoi changer ce qui fonctionne ?

Il semble que la Fédération n’ait jamais été aussi présente dans un scrutin de la Ligue. Estce aussi votre avis ?

J’ai été de ceux qui ont participé à faire naître la Ligue et, par rapport à ça, j’ai tout connu. Dès le départ, la naissance de la LNR a été vécue par la Fédération comme une amputation de ses pouvoirs puisque jusque-là, la FFR dirigeait à la fois les secteurs profession­nel et amateur. Des coups de Jarnac, il y en a eu beaucoup : Bernard Lapasset (ancien président de la FFR) avait créé la division, Bernard Laporte a choisi l’affronteme­nt en voulant couper les têtes de Paul Goze et Emmannuel Eschalier (le directeur général de la LNR). Mais ce que Bernard Laporte a réussi, c’est fédérer les clubs plus qu’ils ne l’avaient jamais été.

Où en est-on désormais de ces relations ?

On est passé dans une autre étape, en parvenant à des accords plus consensuel­s que par le passé.

Êtes-vous favorable à ce que le futur président de la Ligue, comme c’est le souhait de plusieurs clubs pros, devienne vice-président de la FFR ?

Sur le plan légal, c’est impossible. Et je ne crois pas en cette mixité. La Ligue a son domaine de compétence­s, la FFR le sien. Il n’y a pas de lien de subordinat­ion de l’un par rapport à l’autre mais les deux entités doivent travailler dans l’intérêt commun.

Lequel ?

Un titre de champion du monde en 2023 et un championna­t attractif.

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