Midi Olympique

Le pied lyonnais

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La peur et la frustratio­n ont parfois du bon. Prenez le cas des Lyonnais : après un gros loupé contre Pau et deux revers à Clermont et au Racing, c’est peu dire qu’ils étaient frustrés et qu’ils avaient peur d’enchaîner une quatrième défaite consécutiv­e et de s’engluer dans le ventre mou. Pour évacuer, ils ont semblé mettre toute leur hargne sur le premier ballon. Ils récupéraie­nt la gonfle sur le renvoi tapé par Jonathan Wisniewski, avant de voir leur ouvreur ouvrir le score moins d’une minute plus tard sur un drop-goal. Lui aussi était frustré par sa passe intercepté­e par François Trinh-Duc une semaine plus tôt. Il a claqué deux dropsgoals dans la première demi-heure pour lancer son équipe, le premier pour prendre d’entrée le score, le second pour lui redonner de l’air et récompense­r un temps fort à quatorze contre quinze. « À la fin du match, il est venu s’excuser, expliquait son manager Pierre Mignoni. Je lui ai dit qu’il nous ferait gagner le weekend prochain. Mentalemen­t, il faut être fort pour réaliser ce qu’il a fait. » Dans un match où le doublé d’un ailier — Noa Nakaitaci (7e , 54e) — a répondu au doublé d’un autre ailier — Dimitri Delibes (14e, 31e), et où un départ derrière une mêlée de Josh Tuisvoa, pour l’essai de Toby Arnold (35e), a répondu à un essai de pénalité (25e) pour un maul écroulé, le sort du match s’est finalement joué au pied. Et alors que les buteurs lyonnais squattent le fond de la classe en termes de réussite, Jonathan Wisniewski a fait mentir les statistiqu­es et a réussi quasiment un sans-faute, avec un seul échec la transforma­tion du troisième essai lyonnais - sur sept tentatives.

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