C’est (aussi) pour ça qu’on aime le Top 14
Que n’a-t-on pas dit sur le Top 14 dans un passé plus ou moins récent ? Qu’il ne prépare pas assez au rugby international, que son jeu est trop cadenassé, qu’il ne laisse pas assez de place à l’offensive… Tout ça est certainement vrai dans une mesure. Mais qu’on se le dise aussi : en termes d’émotions et de tensions, notre élite offre des moments d’une rare intensité. Or, rien ne remplace le suspense d’un bras de fer indécis jusqu’au coup de sifflet final. Brive est devenu le grand spécialiste de ces matchs à couteaux tirés jusqu’à épuisement : après Castres, Montpellier, Pau ou Toulon, les Corréziens ont encore livré une bataille homérique avec Bordeaux-Bègles en rival de choix. Si la confrontation des deux voisins de la Nouvelle-Aquitaine n’a pas atteint des sommets de maîtrise technique, il y a eu à peu près tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une rencontre de haut niveau. Avec de l’engagement, une farouche lutte en conquête, des étincelles, quelques coups d’éclat comme sur les deux essais girondins inscrits comme à l’entraînement, et une lutte où l’on s’est rendu coups pour coups. En toile de fond de tout ça, il y avait l’enjeu, le sel du Top 14, cette impression qu’une saison peut basculer à tout moment au cours d’un match. Brive, en ballottage pour le maintien, et l’UBB, en pleine lutte pour une place finale au sein des six, en étaient conscients. Les deux formations ont donc été jusque dans leurs retranchements, malgré les pépins et les absences. Leur duel s’est étiré jusqu’à cette étouffante ultime action finalement emportée par la défense corrézienne. Alors, y avait-il en avant volontaire ou non de Guillaume Galletier au passage ? Peu importe tout compte fait car, en tant qu’observateur extérieur, c’est le frisson que l’on retiendra.