La vengeance de Goliath

Il y a l’histoire qu’on vous raconte enfant, celle de David contre Goliath, qui veut que le petit armé de sa minuscule fronde peut toujours triompher du géant d’en face, comme lors d’un match aller au mois de septembre (21-19). Sauf qu’il arrive parfois que Goliath se voit accorder une revanche, et dans ces moments-là, on se rapproche malheureusement davantage de la sentence pleine de bon sens de Michel Audiard : « Quand les types de 130 kg disent quelque chose, ceux de 60 les écoutent. » Au vrai, si on n’ira pas offenser cette valeureuse équipe bayonnaise en la catégorisant parmi les poids plumes, force était de constater samedi soir le béant gouffre athlétique qui la séparait de celle de Clermont. Plus lourds, plus massifs, plus rapides, plus costauds, plus endurants, les Clermontois ont tout bonnement cabossé l’Aviron à grands coups d’épaule, jusqu’à ce que les Basques baissent définitivement les bras après le carton jaune infligé au pilier Nixon. De fait, malgré un déchet énorme et une maladresse insigne au moment de conclure ses actions (en-avant de Lee, Ravai et Lopez au moment d’aplatir, puis de Naqalevu à quelques centimètres, pied en touche de Betham, Ezeala empêché d’aplatir, sans oublier l’impressionnant K.-O. de Cancoriet sous les poteaux…), l’ASM n’a eu aucun mal à rouler sur son adversaire du jour, broyé sous la puissance des impacts auxquels Amosa, Mikautadze ou Ravouvou ne pouvaient à eux seuls résister.

Un bon galop de reprise, en somme, après le match reporté de la semaine dernière pour cause de Covid. Quant aux Bayonnais, on se bornera à leur souhaiter bon courage à l’idée de se déplacer à Toulon…