Russell - Sexton : la courses aux Lions
OPPPOSÉS CE WEEK-END À MURRAYFIELD, LES DEUX OUVREURS FINN RUSSELL ET JONATHAN SEXTON NE JOUERONT PAS UNIQUEMENT POUR QUE LEUR ÉQUIPE GAGNE, MAIS AUSSI POUR GAGNER LEUR PLACE POUR LA PRESTIGIEUSE TOURNÉE DES LIONS BRITANNIQUES.
S «’il est en pleine forme, Finn est capable de faire des choses qu’aucun autre ouvreur de l’hémisphère Nord ne peut faire. Il possède un talent incroyable et s’il se trouve dans un bon état d’esprit et un bon état physique, il est irrésistible. » Ne vous trompez pas : le compliment ne vient pas d’un Écossais, mais d’un Irlandais. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit de l’ancien talonneur et capitaine du XV du Trèfle, Rory Best. Pour lui, Finn Russell mérite sa place pour prendre part à la prestigieuse tournée des Lions britanniques. Et ce même s’il est moins physique que ses rivaux comme Owen Farrell ou Jonathan Sexton, qu’il affrontera ce weekend à Murrayfield : « Je sais que Warren Gatland a un faible pour les joueurs costauds, capables de gagner la ligne d’avantage sur chaque prise de balles. Mais je sais aussi qu’il n’est pas insensible à des joueurs qui peuvent lui apporter quelque chose de différent, comme ce fut le cas pour Shane Williams », insiste Best.
OPPOSITION DE STYLE
Russell l’imprévisible face à Sexton le pragmatique. Voilà une belle opposition de style en perspective pour ce choc à Twickenham. Et un choc qui devrait apporter son lot d’enseignements à Warren Gatland, qui sera très certainement en tribunes. Pour Sexton en tout cas, les choses sont claires : il veut être de cette tournée, qui sera certainement sa troisième et dernière. Historiquement, Sexton fut très souvent l’ouvreur titulaire de la prestigieuse sélection de l’hémisphère Nord. Voilà pourquoi il a dit haut et fort : « Je n’ai pas besoin de me dire que nous sommes dans une année de tournée des Lions pour donner le meilleur de moi-même. Je le ferais même dans le cas contraire. Mais il faut se rendre à l’évidence : les deux tests qui arrivent seront très importants pour la composition du groupe des Lions britanniques. » L’ouvreur du Leinster songe même à la représentation de son pays au sein du groupe : « Si l’Irlande parvenait à remporter ses deux derniers matchs du Tournoi, je pense que cela nous aiderait à avoir d’autres Irlandais convoqués. Parce qu’en définitive, c’est ce que l’on veut tous : que notre pays soit le plus représenté dans le groupe. »
Si l’on se fie à l’histoire, il semblerait que les Irlandais ont de bonnes chances de s’imposer en Écosse. Pourquoi ? Parce que sur leurs dix dernières oppositions, les Irlandais se sont imposés à neuf reprises. « J’ai toujours eu confiance en mes hommes contre les Écossais car je savais que l’on pouvait prendre le dessus sur le plan physique, comme ce fut le cas lors des matchs de poule pendant le dernier Mondial au Japon à Yokohama. » Seulement, il semblerait que le rapport de force se soit équilibré, si l’on en croit l’ancien Ulsterman : « Aujourd’hui, le pack écossais n’est vraiment pas facile à dominer. J’ai l’impression qu’ils sont beaucoup plus armés que par le passé. Les avants irlandais vont devoir très bien jouer pour prendre l’avantage. S’ils ne le font pas, des trois-quarts tels qu’Ali Price, Finn Russell ou Stuart Hogg risquent de leur faire regretter… » Parole de Lion.
Par Simon VALZER