Midi Olympique

René Bouscatel élu président

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

CANDIDAT SURPRISE, DERNIER DÉCLARÉ À L’ÉLECTION À LA PRÉSIDENCE DE LA LNR, SOLLICITÉ À PLUSIEURS REPRISES POUR JETER L’ÉPONGE ET LONGTEMPS DONNÉ TRÈS LOIN DANS LES ESTIMATION­S, RENÉ BOUSCATEL A FINALEMENT RAFLÉ LA MISE, MARDI AU PULLMAN HÔTEL DE BERCY. L’ÉPILOGUE D’UNE CAMPAGNE QUI AURA ABOUTI À UNE RÉVOLUTION DANS LA GOUVERNANC­E DES CLUBS PROFESSION­NELS FRANÇAIS.

C’est l’histoire d’une élection à laquelle pas grand monde ne croyait, il y a quelques semaines. René Bouscatel, candidat à la présidence de la LNR, rassemblai­t initialeme­nt peu de voix et semblait être le quatrième homme, derrière Jean-François Fonteneau, Alain Tingaud et Vincent Merling, surtout, donné grand favori. Le Rochelais, poussé à la candidatur­e par Jacky Lorenzetti, incarnait la continuité avec les huit années et deux mandats du président sortant, Paul Goze.

Bouscatel a finalement renversé la table. Un coup de force réussi à grâce à sa pugnacité et un long travail de persuasion, dans l’ombre, quand tout le monde le donnait perdant. Un lobbying dans lequel l’ancien président excelle et pour lequel il fut soutenu dans sa démarche par son successeur à la tête du Stade toulousain, Didier Lacroix, qui lui avait promis fidélité. Lacroix, comme Thomas Lombard (Stade français), sont les (autres) grands gagnants de cette élection, pour laquelle ils ont oeuvré sans relâche, en coulisses.

VINCENT MERLING BATTU DÈS LE COMITÉ DIRECTEUR

Du côté des perdants ? Vincent Merling, bien sûr, mais aussi Jacky Lorenzetti, que l’on sait pourtant très influent sur le rugby français. Le président du Racing 92 avait poussé le Rochelais à se présenter et lui avait assuré un soutien franc, dans un exercice de communicat­ion que Merling goûtait peu : « Nous avons donc besoin de quelqu’un qui se dresse face à eux, quelqu’un qui puisse tenir la route. On cherche l’homme providenti­el. […] À la quasi-unanimité, il est décidé d’adouber Vincent Merling pour une candidatur­e à la présidence de la Ligue Nationale de Rugby. » Comme souvent en matière de rugby français, la « quasi-unanimité » n’aura pas vécu longtemps.

Comment en est-on arrivé là ? Il n’aura même pas fallu attendre l’élection finale, entre Merling et Bouscatel, ce mardi dans le huis clos du Pullman hôtel de Bercy.

Explicatio­ns : pour être élu à la présidence de la LNR, il faut d’abord être élu à son comité directeur. Pour les neuf représenta­nts de clubs de Top 14 qui se présentaie­nt, seulement six sièges. Une première étape électorale décisive que Vincent Merling n’a même pas franchie. Une gifle pour le Rochelais, qui nourrissai­t des ambitions présidenti­elles : à l’issue du vote, il est arrivé en huitième position des clubs de Top 14, battu d’une voix seulement (52 à 51) par Jessica Casanova (représenta­nte du Montpellie­r

Hérault Rugby) mais surtout de quatre voix par Yann Roubert (Lyon OU), qui arrache le dernier siège.

LE NOUVEL ORDRE EN MARCHE

Mis hors course dès l’élection au comité directeur,Vincent Merling ne pouvait donc plus briguer la présidence. Il laissait René Bouscatel seul en piste. Dès lors, l’élection à la présidence devenait une formalité : seul candidat encore « debout », Bouscatel récolte 89,6 % des voix du comité directeur. L’ancien homme fort du Stade toulousain devenait donc le nouveau président de la LNR, ce mardi, et jusqu’en 2024. Un paradoxe : président historique du rugby français, le plus titré et certaineme­nt le plus emblématiq­ue, il amène dans son sillage tout une génération de nouveaux présidents, à la prise de pouvoir retentissa­nte. À la LNR, ces élections ne sont pas une évolution : elles sonnent l’heure du changement d’ère.

 ?? Photo Icon Sport ?? Dans l’ombre de Bouscatel, son successeur à la tête du Stade toulousain, Didier Lacroix a grandement oeuvré. Lui, comme Thomas Lombard, compte parmi les grands gagnants. Lorenzetti (au fond), qui portait la candidatur­e de Merling, est dans le camp des battus.
Photo Icon Sport Dans l’ombre de Bouscatel, son successeur à la tête du Stade toulousain, Didier Lacroix a grandement oeuvré. Lui, comme Thomas Lombard, compte parmi les grands gagnants. Lorenzetti (au fond), qui portait la candidatur­e de Merling, est dans le camp des battus.

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