...Et tout ce qui manque encore
ENTRE PERTES DE LUCIDITÉ INDIVIDUELLES ET MANQUE DE MAÎTRISE COLLECTIVE, LES BLEUS N’ONT PAS DONNÉ L’IMPRESSION D ‘AVOIR PROGRESSÉ DANS LEUR APPROCHE DES GROS ÉVÉNEMENTS.
Ainsi que l’a justement fait remarquer Fabien Galthié, hormis le déplacement à Rome, tous les matchs des Bleus se sont peu ou prou joués sur la dernière possession. Le hic ? Dans cette gestion du money-time, les Bleus n’ont finalement rendu qu’un bilan moyen (deux victoires, deux défaites) et surtout dégagé cette sensation qu’ils n’avaient finalement pas tant progressé que cela par rapport à l’an dernier. La bourde de Brice Dulin contre l’Ecosse rejoignant même dans un troublant parallèle celle de Dupont en ouverture du Tournoi l’an dernier, qui permit au XV de la Rose de décrocher un bonus défensif décisif.
Pis, au final, c’est bien ces cinq dernières minutes contre l’Angleterre qu’il semble à chaque fois manquer aux Bleus de l’ère Galthié pour décrocher des titres, si l’on s’en réfère à la finale de la Coupe des Nations en décembre, avec ce vrai-faux essai d’Itoje qui sonna le glas des espoirs de grand chelem. Un manque de lucidité individuelle et de maîtrise collective finalement logique pour une équipe en construction mais qu’il s’agira désormais de corriger très vite...
ENTRE ARROGANCE ET CONFIANCE, UN ÉQUILIBRE À TROUVER
Tout comme il s’agira de corriger, tiens, certaines attitudes. Car si l’arrogance des Français est un des travers qui nous est régulièrement reproché (le ton professoral parfois employé par Fabien Galthié cristallisant les critiques outre-Manche), difficile de leur donner tout à fait tort tant certains discours ont pu, dans la semaine, servir de levier de motivation aux joueurs écossais. Hasard ou pas, le manque de maîtrise dans l’approche du match avait déjà été une des causes de l’échec en Ecosse la saison dernière. Et l’histoire s’est, à ce titre, répétée d’une autre façon vendredi... Certes, la frontière entre la confiance en soi (indispensable à haut niveau) et l’arrogance se joue souvent sur un fil. Reste que nos petits Bleus n’ont rien gagné depuis onze ans et qu’en cela, il conviendra probablement à l’avenir de se présenter avec une communication un poil plus sobre avant les échéances déterminantes. L’affaire du fameux tweet de la « journée de la gaufre » assumé par la FFR n’étant jamais que le reflet de l’état d’esprit ambiant, dont les Bleus ont pris en pleine face le retour de bâton.
TOUJOURS INCAPABLES D’ENCHAÎNER 3 GROS MATCHS
Enfin, puisqu’il s’agit de revenir à des considérations plus techniques, le contexte de cette fin de Tournoi bouleversée par le « bubblegate » a permis de vérifier l’assertion selon laquelle le XV de France peine toujours à enchaîner trois prestations de haut niveau en trois semaines. Une faiblesse historique qu’un calendrier « classique » devrait permettre d’éviter lors du prochain Tournoi, mais qu’il s’agira malgré tout de gommer si les Bleus souhaitent s’adjuger le titre de champion du monde en 2023...