L’Allemand du Pacifique
Autant l’écrire tout net : il y a à peu près autant d’Allemands qui évoluent dans le rugby de haut niveau que de skieurs en Australie. Maxime Oltmann, trois-quarts aile de Tarbes, est pourtant de ceux-là. Pour finir d’isoler l’ailier tarbais sur l’échiquier du rugby, rappelons que l’homme est né sur l’île de Vanuatu voilà vingt-cinq ans de cela. Pas banal ! Arrivé en France à l’âge de cinq ans, le gamin a commencé le rugby à Canet-Sainte-Marie, avant que l’Usap, club phare de la région, ne repère ses qualités en 2012, alors qu’il n’était « que » Crabos. La pépite brute a ensuite été polie chez les jeunes perpignanais avant le saut dans le grand bain, en 2016, effectué avec le club perpignanais avec lequel il ne participe toutefois qu’à une seule rencontre de Pro D2.
C’est à Carcassonne, où il débarque en 2017 que le jeune allemand prend son envol. Il passe le cap du professionnalisme et fait valoir ses belles qualités de finisseur puisqu’il passe la ligne à douze reprises en 45 rencontres disputées sous les couleurs audoises. Recruté par Tarbes lors de la dernière intersaison, l’homme découvre la compétition Nationale avec bonheur.
UN BOURREAU DE TRAVAIL
Et cette année encore, la flèche pyrénéenne martyrise les défenses adverses puisqu’il a déjà inscrit trois essais en quatorze matchs joués par son club malgré un exercice très haché au cours duquel il est difficile de garder de la continuité (pour information, les meilleurs marqueurs de la division sont à cinq essais). Très rapide, adroit dans le jeu aérien, solide sur l’homme et doté d’un solide gabarit (1, 90 m, 90 kg) ; Maxime Oltmann a tout pour faire très mal à ses adversaires, même si son entraîneur Fabien Fortassin reconnaît qu’il pourrait « améliorer ses changements d’appuis ». Loin de coller à la ligne et d’attendre que les copains fassent le boulot, Oltmann est du genre à venir chercher le ballon au coeur du jeu. On l’a vu notamment inscrire un essai magnifique contre Massy en ouverture de la saison où il fut à la finition certes, mais aussi et surtout à la construction, épaulé par ses amis et coéquipiers Morgan Rubio et Mathieu Berbizier. Maxime Oltmann fait partie des joueurs faciles à entraîner selon Fabien Fortassin : « Max est un bourreau de travail. C’est le professionnel par excellence, toujours là pour s’infliger des séances supplémentaires. C’est un plaisir d’avoir de tels caractères dans un groupe car il entraîne les autres dans son sillage. »
Pour compléter son CV de rugbyman, Maxime est aussi international allemand. Il compte cinq sélections pour son pays et a notamment disputé le championnat européen des nations. Il s’est même essayé au VII, invité par l’UBB à participer à l’InExtenso Supersevens. Un globe-trotter qui touche à tous les rugbys !