Midi Olympique

« Si près, si loin »

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« La première année du mandat de Fabien Galthié a permis d’obtenir des réponses par rapport au projet global, au projet de jeu et sur les joueurs. Des réponses positives sur ce premier exercice avec une équipe de France qui a relevé la tête et qui est repartie sur de bons rails. Seulement, sur cette deuxième année, pour ma part, j’ai plus de questions que de réponses. On semblait si près à la fin de la première année et si loin aujourd’hui. Sur le projet de jeu, on nous a beaucoup parlé de la dépossessi­on, une véritable marque de fabrique du nouveau staff, lors de la première année. Beaucoup moins sur ce Tournoi. J’ai même vu une équipe de France, sur les derniers matchs, le cul un peu entre deux chaises. Je n’ai jamais su si cette équipe voulait prendre le jeu à son compte ou non. Cette confusion s’est ressentie sur le terrain. Sur le choix des joueurs, la première année avait apporté des réponses, notamment sur l’axe 8-9-10 avec Alldritt-Dupont-Ntamack. À la fin du deuxième Tournoi, des questions restent sans réponse. Les leaders qui se sont affirmés lors de la première année sont apparus un peu émoussés cette année. L’épisode du cluster a sans doute pesé. Les joueurs se sont interrogés. On leur a tenu un discours en interne différent de celui qui a été exposé à l’extérieur du groupe. J’ai le sentiment que là aussi la confusion s’est installée. Tout comme sur la gestion des remplaçant­s, quelques réactions de joueurs sont apparus à la fin de ce Tournoi des 6 Nations. Je pense à Camille Chat, à Baptiste Serin. Là encore, des questions se posent. Et les réponses des joueurs semblent en décalage. Enfin, sur le plan de la communicat­ion, j’ai cru à un moment qu’on avait réinventé le rugby de haut niveau. J’ai donc écouté avec attention. Puis, j’ai regardé… J’ai comme l’impression que la flèche du temps a été brisée. Cette communicat­ion avec beaucoup d’éléments de langage a coupé le staff du débat. Or le débat nourrit l’esprit et c’est la force du rugby. Maintenant, les résultats de la première année ont donné raison à Fabien Galthié, ceux de la deuxième un peu moins. Si l’on ne prend pas en compte le match contre l’Italie, les Bleus ont autant gagné que perdu. N’est-on pas à un moment « bascule »? Soit on se remet sur les bons rails, soit l’implosion au sein du groupe France durant l’épisode du cluster peut nous amener à l’explosion.» Propos recueillis par A. B.

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