Midi Olympique

« Un bilan plutôt positif »

- Propos recueillis par A. B.

Sans être forcément bienveilla­nt avec des gens qui ont travaillé avec nous, le bilan est plutôt positif. Si l’on regarde la situation de façon froide et détachée, l’équipe de France gagne depuis deux ans, attire du public, suscite de l’intérêt, quoi qu’il se passe pendant les matchs. Évidemment, il y a cette frustratio­n commune avec les joueurs et le staff, c’est de ne pas avoir encore réussi à gagner un titre. Mais le XV de France a été deux fois en position de gagner le Tournoi. Idem sur la Coupe d’Automne des Nations avec une finale de dingue face à l’Angleterre. Forcément, pour nous, en tant que diffuseur, après dix ans de vache maigre et de contenus insignifia­nts, le bilan est forcément positif. Les audiences en témoignent. Nous sommes revenus à des niveaux que nous n’avions pas connus depuis onze ans. Et tout ça dans un contexte global où les audiences chutent, quels que soient les programmes. Ce qui a été réalisé est colossal. Quand on se souvient d’où est partie cette équipe et où elle se situe aujourd’hui, on ne peut que s’en réjouir. Après sur le management, j’ai le sentiment que la volonté de Fabien Galthié et Raphaël Ibanez était d’installer une équipe-type. À leurs yeux, ne pas en avoir serait préjudicia­ble sur le jeu et sur l’image. Ne nous leurrons pas, leur objectif est de rendre cette équipe aussi compétitiv­e que séduisante dans la perspectiv­e du Mondial 2023. Si le XV de France n’avait pas perdu en Angleterre, la question du coaching ne se serait pas posée. D’ailleurs, personne ne s’était posé la question lorsque les Bleus se sont imposés en Irlande avec Dupont qui avait gratté le dernier ballon. Sur l’ensemble des matchs, Galthié a voulu garder ses titulaires le plus longtemps possible sur le terrain. Pour moi, c’est un choix assumé. Il veut arriver en 2023 avec une équipe-type qui aura un vécu commun et 50 sélections de moyenne. À l’instant de la prise de fonction de Fabien Galthié et de tout son staff, quelque chose pétillait très fort. Ça a duré le temps d’une grosse année mais l’épisode covid, qu’on le veuille ou non, a crispé un peu tout le monde. Galthié s’est retrouvé au coeur de l’affaire, désigné coupable de la propagatio­n d’un virus qui frappe tout le monde. Après, il s’est fermé et a été moins spontané. Mais je peux comprendre l’attitude, sans la cautionner. Il y a quelques semaines, Olivier Véran (ministre de la Santé) a dit : « Dans une pandémie, il n’y a pas de coupable, il n’y a que des victimes. » Je partage totalement cet avis. Cette chasse au patient zéro a été vaine et a marqué Galthié. Malheureus­ement, il a mal réagi.

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