« J’ai eu une explication avec le staff de l’équipe de France »

CAMILLE CHAT (Talonneur du Racing 92) AUTEUR D’UNE PERFORMANCE MAJUSCULE FACE À EDIMBOURG, L’INTERNATIONAL, DANS LA DROITE LIGNÉE DE SES PROPOS POST-TOURNOI OÙ IL AVAIT ÉVOQUÉ SA FRUSTRATION FACE À SON MANQUE DE TEMPS DE JEU, A ENVOYÉ UN MESSAGE EN DIRECT

Comment avez-vous vécu cette large victoire ?

Je suis plutôt satisfait. Nous avons su mettre les choses dans l’ordre dès le début de la rencontre. Nous avions à coeur de faire un bon match, de montrer un visage différent de ce que nous avions affiché depuis deux mois. J’avais le sentiment qu’on ne jouait pas les uns pour les autres. Aujourd’hui, nous avons pris plus de plaisir, justement à jouer les uns pour les autres.

Vous avez réalisé une excellente performance. Aviez-vous des fourmis dans les jambes après ce Tournoi des 6 Nations où vous n’avez eu que peu de temps de jeu ?

J’étais très heureux de retrouver mon équipe, mes copains. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas débuté un match. J’avais envie de bien travailler et d’amener mon équipe vers la victoire. Nous savions que cette formation d’Édimbourg, c’était un peu la même que l’équipe d’Écosse. On savait qu’elle allait mettre beaucoup de rythme. J’avais donc envie de répondre présent et de mettre aussi toute mon énergie au service du club.

Laurent Travers a déclaré que vous aviez beaucoup pris la parole durant la semaine de préparation pour accompagner les avants. Pourquoi ?

Je voulais qu’on retrouve un peu d’osmose, qu’on retrouve ce qui faisait notre force il y a quelques semaines. Depuis quelque temps, surtout devant, on jouait un peu chacun pour sa pomme. Il fallait que ça change.

À la sortie du Tournoi des 6 Nations, vous avez

évoqué votre frustration par rapport à votre manque de temps de jeu. Aviez-vous aussi l’envie de prouver qu’on pouvait compter sur vous ?

D’abord, j’avais envie de faire un bon match pour mon club, pour mon équipe. Après, forcément, j’avais aussi envie de prouver que je peux être présent sur un match international.

Est-ce un propos que vous avez pu tenir au staff de l’équipe de France ?

J’ai eu une explication avec le staff de l’équipe de France après le match face au pays de Galles. J’avais envie de savoir le pourquoi du comment. Il (Fabien Galthié, N.D.L.R.) m’a dit qu’il avait confiance en moi mais que, pour l’instant, Julien Marchand était devant à cause de mes blessures et qu’il faisait des bons matchs. À moi donc de travailler et de montrer que je peux être présent.

Pensez-vous qu’après un match comme aujourd’hui vous avez marqué des points ?

Je ne sais pas mais j’espère !

Cette victoire en Champions Cup soulage-telle votre frustration ?

On a vraiment pris beaucoup de plaisir. Nous avons su gagner cette rencontre en procédant étape par étape. Nous ne voulions pas faire n’importe quoi et je crois qu’on a plutôt réussi. Les jeunes comme les anciens, tout le monde a fait un bon match.

Justement, il y a peu de temps vous étiez encore

à la place des joueurs comme Jordan Joseph ou Ibrahim Diallo. Les avez-vous aidés dans la préparation de ce match qui marquait leur première titularisation dans une rencontre de phase finale de Champions Cup ?

Je sais que je dois prendre ce rôle-là. Un rôle qui est important. Ce sont des jeunes joueurs très talentueux qu’il faut canaliser. Mais ce n’était pas non plus évident de revenir en club, de se concentrer sur soi-même, sur sa performance et d’assumer ce rôle-là. Mais j’avais à coeur de bien faire et de les amener vers le plus haut niveau. Ces garçons-là ont une super mentalité, je pense qu’ils iront très vite, très haut.

Êtes-vous inquiet de la probable absence de votre capitaine Henry Chavancy la semaine prochaine pour le quarts de finale conjuguée à la suspension de Russell et aux incertitudes qui pèsent sur les présences de Vakatawa ou Bird ?

On perd des joueurs phares pour cette rencontre, notamment notre capitaine qui est essentiel à l’équipe. Henry apporte une grande sérénité à l’équipe. D’autres leaders devront prendre son rôle. Et j’espère qu’on saura relever la tête.

Ces autres leaders dont vous parlez, en faitesvous partie ?

J’ai envie d’amener mon expérience. Et surtout, je veux qu’on aille jusqu’au titre de champion d’Europe. Je fais donc tout pour aider l’équipe.

Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY