Lyon a joué crânement sa chance
APRÈS UNE ENTAME PARFAITE, IL A ENSUITE SUBI LA PUISSANCE ET LA VITESSE ANGLAISES, SANS ARRIVER À PROFITER DE SES TEMPS FORTS À L’APPROCHE DE LA PAUSE.
Après deux phases de poule médiocres pour ses deux premières expériences européennes et une qualification pour les huitièmes de finale au cours d’une saison tronquée, le voyage du Lou à Exeter avait valeur de test. Quoi de mieux en effet qu’un match couperet en terre hostile contre le tenant du titre pour juger d’une équipe ? De ses ressources ? De son caractère ?
Malgré la défaite, le Lou peut être rassuré. Avec un pack décimé, le forfait en fin de semaine de Josh Tuisova et la sortie précoce de Félix Lambey (6e), touché à un genou, il n’a pas fait de la figuration. Mieux, il s’est donné la chance de croire en son étoile, de créer les conditions de l’exploit. En début de match, les deux premières occasions lyonnaises touchaient terre (6e, 9e) et le Lou s’envolait (14-0). Pas pour longtemps. Il en faut plus pour enrayer la machine anglaise, sûre de sa force. Elle mit la main sur le ballon, poussa son adversaire à la faute plus souvent qu’à son tour et enchaîna les vagues derrière des penaltouches. « Exeter ne te laisse pas respirer, souffle Pierre Mignoni. Tu perds le contrôle et tu perds du terrain… Tu ne vois plus le ballon et tu te retrouves dans tes vingt-deux mètres à défendre et à être aux abois. » Après le retour anglais au score, Lyon peut regretter de ne pas avoir su saisir les occasions autour de la mi-temps. Ça s’est d’abord joué à quelques cheveux, et une pénalité retournée contre le pilier argentin, Francisco Gomez-Kodela, pour un échange d’amabilités et un tirage des couettes d’Alex Hepburn (37e). Les Anglais tapaient en touche et marquaient pour virer en tête avant la pause. On ne saurait trop conseiller au Puma de se laisser pousser les cheveux…
Ensuite le Lou ne sut concrétiser son bon début de deuxième période, avec successivement, dans le camp anglais, un turnover de Izack Rodda (44e), un en-avant de Vivien Devisme (45e), une penaltouche perdue dans les 22 (46e) et une percée de Pierre-Louis Barassi (47e).
EWERS, L’ESSAI DU K.-O.
« Nous n’étions pas favoris mais, sur beaucoup de séquences, nous nous sommes donné les moyens de rivaliser, positivait le manager. Nous les avons breakés plusieurs fois. Je ne les ai pas sentis sereins sur plusieurs séquences. Mais ils ont vite compris qu’il fallait nous mettre sous pression, qu’il fallait nous empêcher de développer notre jeu. » Toutes les équipes n’arriveront pas forcément à si bien y parvenir qu’Exeter. Surtout si le Lou retient les leçons de son voyage en Angleterre.