Racing, succès à la Pyrrhus
RACING 92 SI LE RACING 92 A FAIT HONNEUR À SON STATUT DE GRAND D’EUROPE EN LAMINANT EDIMBOURG, LE CLUB DES HAUTS-DE-SEINE A SUBI DE LOURDES PERTES DANS LA PERSPECTIVE DE SON QUART DE FINALE.
Le suspense n’aura duré que trois minutes. Tout juste le temps pour l’arbitre anglais Luke Pearson de vérifier à la vidéo un minuscule en-avant lui confirmant qu’il devait refuser l’essai du trois-quarts centre écossais James Johnstone. La suite ? Une simple démonstration de maîtrise et de puissance des Racingmen. Ce succès, les joueurs de Laurent Travers ont su le construire avec patience, sans jamais trembler. Camille Chat a ouvert la voie (26e), Maxime Machenaud l’a suivi (34e) après un geste encore décisif de Virimi Vakatawa. Une passe dont lui seul a le secret en direction de Jordan Joseph, Louis Dupichot se retrouvant au relais avant la conclusion du demi de mêlée international. Surtout, les joueurs de Laurent Travers n’ont jamais laissé l’opportunité aux « Scottish » de croire à un éventuel retour. Il y a bien eu ce tout petit temps faible juste avant la mi-temps. Sans conséquence, Hamish Watson, fraîchement élu meilleur joueur du Tournoi des 6 Nations, se retrouvant pris sur le dos par la tenaille ciel et blanc à l’instant de franchir la ligne d’essai. Tant et si bien qu’à la pause, le Racing avait déjà un pied en quart de finale (20-3).
DE LA CASSE À DÉPLORER
En seconde période, les Franciliens ont poursuivi leur marche en avant. Tranquillement. Sans s’enflammer. Un exemple ? Un peu avant l’heure de jeu, ils ont préféré confier à Antoine Gibert, à la maturité surprenante dans cette rencontre, la responsabilité d’ajouter trois points pour s’assurer une avance un peu plus confortable. Avec une franche réussite (23-3, 57e). Et puis, à grands coups d’alternance, tout s’est enchaîné. Cinq essais inscrits en dix-sept minutes dont celui du pilier Guram Gogichashvili à la conclusion d’une action somptueuse où Gibert a montré sa précision sur une diagonale au pied pour Dupichot, avant que le ballon ne balaie toute la largeur du terrain avec, encore une fois, une passe sur un pas de Vakatawa (67e). Du bon, du beau rugby. Sans rien de clinquant, mais avec précision et efficacité. De quoi donner le sourire à Laurent Travers ? Pas franchement. « Je suis satisfait du contenu, mais ce n’est qu’un huitième de finale, a-t-il mollement répondu. Nous sommes contents de continuer l’aventure. Ce qui est important, c’est de vite basculer. » Justement, c’est là que le bât blesse. Dans la perspective de son quart de finale, le Racing 92 a aussi beaucoup perdu sur cette rencontre. À commencer par son capitaine Henry Chavancy, sorti juste après le premier essai de la rencontre, probablement victime d’une luxation de l’épaule gauche qui devrait le tenir éloigné des terrains plusieurs semaines. Un premier coup dur. Et pour cause. En suivant, Dominic Bird a quitté la pelouse sur civière, victime d’une commotion. Virimi Vakatawa, lui aussi, a été remplacé, l’un de ses genoux le faisant souffrir. Pour Bernard Le Roux, plus de peur que de mal : « Ce n’était qu’une crampe », a juré Travers, avant de conclure la voix teintée de lassitude : « Ce sont des matchs à haute intensité. C’est ce qui provoque parfois les blessures. Nous sommes donc tristes pour notre capitaine. Tout le monde aura à coeur de faire ce qu’il faut pour le récompenser. »