Midi Olympique

Clermont, les nerfs de la guerre

CLERMONT VICTORIEUX DANS LES ARRÊTS DE JEU, LES AUVERGNATS ONT FAIT OUBLIER SOIXANTE MINUTES INDIGNES PAR UNE FIN DE MATCH PARFAITEME­NT MAÎTRISÉE DANS LE SILLAGE D’UN BANC DÉTERMINAN­T.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Autant l’écrire : oui, la meilleure équipe a gagné samedi, sur la pelouse de la Ricoh Arena. Mais de là à considérer que l’équipe gagnante fut celle qui réalisé le meilleur match de rugby ? Pas sûr du tout, tant les Auvergnats peuvent s’estimer heureux de l’avoir emporté. D’abord parce que, sur l’essai de la gagne signé Matsushima, une transmissi­on entre Parra et Lee demeure sacrément sujette à caution, sur laquelle l’arbitre irlandais M. Murphy ne jugea pas bon de revenir. Mais surtout parce que les Auvergnats ont longtemps donné l’impression de balbutier leur rugby face à une équipe anglaise valeureuse mais limitée, qui n’utilisa d’ailleurs que 18 de ses 23 joueurs disponible­s. Le jour et la nuit avec une ASM au grand complet dont la profondeur de banc fut le principal atout pour faire basculer le sort de ce huitième de finale… « Il faut vraiment féliciter le banc qui a effectué un énorme boulot ce soir », résumait le capitaine Camille Lopez. Les entrées de Fourcade, Lanen, Yato et Nana-Williams ayant en effet pesé de tout leur poids dans un brûlant money-time…

PARRA, UNE ENTRÉE CRUCIALE

On en oublie, vous dites ? Oui, et volontaire­ment. Car il s’agit évidemment ici de souligner l’importance cruciale de l’entrée en jeu de Morgan Parra… Au vrai, si l’ex-Berjallien n’a évidemment plus ses jambes de 20 ans, force est de constater que sa présence a naturellem­ent pour effet d’apaiser ses partenaire­s, en premier lieu son bouillant ouvreur Camille Lopez. Il n’est ainsi pas anodin d’avoir vu Parra tempérer les ardeurs de son capitaine, en lui conseillan­t de prendre des points au pied que le Mauléonnai­s avait snobés jusqu’alors. Et surtout d’avoir vu le demi de mêlée de l’ASM se comporter en vrai patron, menant à merveille la barque stratégiqu­e de son équipe dans les 5 dernières minutes… « On n’était peut-être pas dans un grand jour mais on était là au score. On s’agaçait, mais avec Morgan on a essayé de tempérer tout ça sur le terrain pour dire qu’on avait le temps de revenir. » Mission accomplie au bout d’une séquence de plus de trois minutes(où Parra se démultipli­a au point d’assurer à trois rerpises des prmiers soutiens dans les rucks), après laquelle le demi de mêlée s’est encore montré d’une froideur appréciabl­e quand tous ses partenaire­s exultaient. « Je savais qu’après l’essai, il fallait encore rentrer la transforma­tion et même si c’est mon boulot, je ne peux pas dire que je ne tremblais pas un peu, racontait Lopez. Mais avant que je tape, Mo m’a dit : « au pire, si tu la loupes, il y a prolongati­on ». Ça m’a un peu ôté un peu de pression. » Ou quand quelques mots font parfois une grosse différence…

 ?? Photo Vincent Duvivier ?? Explosion de joie des Clermontoi­s après la transforma­tion de Camille Lopez à la 84e minute.
Photo Vincent Duvivier Explosion de joie des Clermontoi­s après la transforma­tion de Camille Lopez à la 84e minute.

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