Clermont, les nerfs de la guerre
CLERMONT VICTORIEUX DANS LES ARRÊTS DE JEU, LES AUVERGNATS ONT FAIT OUBLIER SOIXANTE MINUTES INDIGNES PAR UNE FIN DE MATCH PARFAITEMENT MAÎTRISÉE DANS LE SILLAGE D’UN BANC DÉTERMINANT.
Autant l’écrire : oui, la meilleure équipe a gagné samedi, sur la pelouse de la Ricoh Arena. Mais de là à considérer que l’équipe gagnante fut celle qui réalisé le meilleur match de rugby ? Pas sûr du tout, tant les Auvergnats peuvent s’estimer heureux de l’avoir emporté. D’abord parce que, sur l’essai de la gagne signé Matsushima, une transmission entre Parra et Lee demeure sacrément sujette à caution, sur laquelle l’arbitre irlandais M. Murphy ne jugea pas bon de revenir. Mais surtout parce que les Auvergnats ont longtemps donné l’impression de balbutier leur rugby face à une équipe anglaise valeureuse mais limitée, qui n’utilisa d’ailleurs que 18 de ses 23 joueurs disponibles. Le jour et la nuit avec une ASM au grand complet dont la profondeur de banc fut le principal atout pour faire basculer le sort de ce huitième de finale… « Il faut vraiment féliciter le banc qui a effectué un énorme boulot ce soir », résumait le capitaine Camille Lopez. Les entrées de Fourcade, Lanen, Yato et Nana-Williams ayant en effet pesé de tout leur poids dans un brûlant money-time…
PARRA, UNE ENTRÉE CRUCIALE
On en oublie, vous dites ? Oui, et volontairement. Car il s’agit évidemment ici de souligner l’importance cruciale de l’entrée en jeu de Morgan Parra… Au vrai, si l’ex-Berjallien n’a évidemment plus ses jambes de 20 ans, force est de constater que sa présence a naturellement pour effet d’apaiser ses partenaires, en premier lieu son bouillant ouvreur Camille Lopez. Il n’est ainsi pas anodin d’avoir vu Parra tempérer les ardeurs de son capitaine, en lui conseillant de prendre des points au pied que le Mauléonnais avait snobés jusqu’alors. Et surtout d’avoir vu le demi de mêlée de l’ASM se comporter en vrai patron, menant à merveille la barque stratégique de son équipe dans les 5 dernières minutes… « On n’était peut-être pas dans un grand jour mais on était là au score. On s’agaçait, mais avec Morgan on a essayé de tempérer tout ça sur le terrain pour dire qu’on avait le temps de revenir. » Mission accomplie au bout d’une séquence de plus de trois minutes(où Parra se démultiplia au point d’assurer à trois rerpises des prmiers soutiens dans les rucks), après laquelle le demi de mêlée s’est encore montré d’une froideur appréciable quand tous ses partenaires exultaient. « Je savais qu’après l’essai, il fallait encore rentrer la transformation et même si c’est mon boulot, je ne peux pas dire que je ne tremblais pas un peu, racontait Lopez. Mais avant que je tape, Mo m’a dit : « au pire, si tu la loupes, il y a prolongation ». Ça m’a un peu ôté un peu de pression. » Ou quand quelques mots font parfois une grosse différence…