Midi Olympique

Et le rugby dans tout ça ?

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

DEPUIS SA DIFFUSION, LE DOCUMENTAI­RE « JE NE SUIS PAS UNE SALOPE, JE SUIS UNE JOURNALIST­E » DE MARIE PORTOLANO ET GUILLAUME PRIOU NOURRIT LE DÉBAT SUR LA PLACE DES FEMMES DANS LES RÉDACTIONS DE SPORTS ET SUR LES DÉRIVES QU’ELLES ONT À SUBIR. LE MONDE DU RUGBY N’Y ÉCHAPPE PAS…

L’affaire fait grand bruit. Depuis la diffusion sur Canal + du documentai­re « Je ne suis pas une salope, je suis une journalist­e », réalisé par Marie Portolano et Guillaume Priou, les réactions sont nombreuses. Le sujet déchaîne les foules. Il y est question de la place des femmes journalist­es dans les rédactions de sports, du sexisme latent (ou non), du harcèlemen­t. Une véritable plongée dans cette face cachée du métier qu’ont choisi de dénoncer de nombreuses journalist­es. Parmi elles : Estelle Denis (La chaîne L’Equipe),Vanessa Le Moigne (beIN Sports), Isabelle Ithurburu (Canal +), Mary Patrux (beIN Sports), Cécile Grès (France Télévision­s), Nathalie Iannetta (TF1) ou encore Clémentine Sarlat, qui avait révélé, en avril 2020, avoir subi des faits de harcèlemen­t moral et de sexisme au service des sports de France Télévision­s. Marie Portolano ne l’a pas caché, il s’agit d’un « documentai­re délibéréme­nt féministe, pour participer à libérer la parole, contribuer à faire tomber les dernières barrières qui demeurent dans ce métier et d’apporter des solutions ».

ENVIRON 10 % DES 3 000 JOURNALIST­ES

Le documentai­re fait donc une large place à des témoignage­s de journalist­es oeuvrant dans le monde de la télévision où l’image tient une réelle importance. Mais à Midi Olympique, le sujet n’a pas manqué d’alimenter le débat. A-t-on connu de telles dérives au sein de notre rédaction ? Avons-nous, un jour, nous, journalist­es masculins, pu mettre mal à l’aise l’une de nos collègues ? Le rugby est historique­ment un sport d’homme, très conservate­ur. Pour certains, il est « machiste », pour d’autres c’est « un sport de bonhomme ». Les pratiquant­es peinent à s’y faire une place, les femmes journalist­es aussi. Doiton y voir un lien ? Dans une tribune au Monde, cosignée par plus de cent cinquante journalist­es et étudiantes en journalism­e, le collectif « Femmes journalist­es de sport », récemment créé, a annoncé sa déterminat­ion à mettre un terme à l’inférioris­ation des femmes dans les rédactions sportives. « Il suffit de passer le nez dans une tribune de presse lors d’une compétitio­n pour se rendre compte du ratio hommes-femmes : si la profession est à quasi-parité, dans le sport, nous sommes autour de 10 % des 3 000 journalist­es », est-il écrit. Midi Olympique n’échappe pas ce constat. La rédaction est, à une très large majorité, masculine, même si plusieurs femmes journalist­es contribuen­t ou ont contribué à son bon fonctionne­ment. Justine Badin, Malika Caubet, Stéphanie Biscaye et Emilie Dudon témoignent ici de leur expérience. Mais nous avons aussi décidé de donner la parole à des femmes travaillan­t au sein d’une presse « rugbystiqu­e » très masculine. Pour, à notre échelle, tenter de faire avancer ce débat. Et qu’un jour, ce sujet n’en soit plus un.

Newspapers in French

Newspapers from France