Le Racing entre doutes et certitudes
RACING 92 SI LE VICE-CHAMPION D’EUROPE S’EST FACILEMENT QUALIFIÉ DIMANCHE DERNIER POUR CE QUART DE FINALE DE CHAMPIONS CUP FACE À L’UBB, IL A SUBI DE LOURDES PERTES QUI POURRAIENT BIEN SE RÉVÉLER PRÉJUDICIABLES…
Si Laurent Travers avait encore des cheveux, il s’en serait bien arraché quelquesuns durant cette semaine de préparation. Jamais le manager francilien n’avait connu pareille situation à l’aube d’un match aussi décisif dans la perspective de son objectif final. Avant même le huitième de finale contre Édimbourg, son demi d’ouverture écossais Finn Russell avait eu la mauvaise idée de mettre son coude dans la carotide de son ancien partenaire Brice Dulin, lors du dernier match du Tournoi des 6 Nations contre le XV de France. Résultat : quatre semaines de suspension. Un premier coup dur en guise de mise en bouche.
Ce dimanche, le club des Hauts-deSeine se présentera à Bordeaux sans sa figure tutélaire, victime d’une luxation de l’épaule gauche. Car au Racing, Henry Chavancy est plus qu’un simple capitaine. Il est tout à la fois un catalyseur d’énergies, un leader de jeu, un exemple à suivre. Pour résumer, il est le « doudou » d’une équipe qui compte pourtant de nombreuses stars internationales. « Quand tu as un Chavancy dans ton équipe, tu le mets en premier sur la feuille de match, disait il y a peu son ancien entraîneur Laurent Labit. Tout simplement parce qu’il est capable de mourir sur un terrain pour faire gagner son équipe. »
Son absence pèsera-t-elle ? « Henry est essentiel à l’équipe, jure le talonneur Camille Chat. Mais d’autres leaders devront prendre son rôle. Personnellement, j’ai envie d’amener mon expérience. Surtout, je veux qu’on aille jusqu’au titre de champion d’Europe. Je fais donc tout pour aider l’équipe. » Ce genre de témoignage, Laurent Travers en a reçu quelques-uns durant cette longue semaine, ponctuée d’incertitudes. Il sait qu’il pourra compter sur Kurtley Beale pour accompagner son jeune ouvreur Antoine Gibert. L’expérience de l’international australien, 92 sélections avec les Wallabies, sera précieuse. « Je ne suis plus entraîneur du Racing, mais si j’avais eu à faire un choix pour remplacer Henry au centre, j’aurais mis Kurtley Beale, confiait Laurent Labit en début de semaine. Il a cette faculté à pouvoir évoluer au poste d’ouvreur et il aura la capacité de soulager Antoine, de l’accompagner dans la gestion de la rencontre. » Quand on dit qu’abondance de biens ne nuit jamais…
QUID DE VAKATAWA ET LE ROUX ?
Las, les ennuis de Laurent Travers ne se sont pas résumés à trouver une solution au centre de son attaque. Si, très vite, il a compris qu’il devrait aussi composer sans son deuxième ligne Dominic Bird, sorti sur civière dimanche dernier suite à un choc violent tête contre tête avec un défenseur écossais, il a aussi brûlé quelques cierges et prié toute la semaine pour que le genou de Virimi Vakatawa et la cuisse de Bernard Le Roux se remettent de leurs lésions. Jeudi matin, il jurait n’avoir aucune assurance quant à la participation de ces deux joueurs clés dans le système racingman. Et sa voix, teintée de lassitude, en disait long sur l’inquiétude du manager.Toutefois, l’espoir était tout de même grand de voir ces deux joueurs alignés au coup d’envoi face à l’UBB. Avec quel niveau de préparation ? Là, réside une nouvelle incertitude… Et Travers de conclure, avec une touche d’ironie : « Je vous jure que j’ai connu des semaines plus faciles. »