Midi Olympique

Gabrielle Vernier, entre ombre et lumière

À 23 ANS, LA BLAGNACAIS­E A CÉLÉBRÉ SA 16E SÉLECTION EN ÉTANT ÉLUE FEMME DU MATCH, AVEC UNE PRESTATION PLEINE ENTRE TRAVAIL DE L’OMBRE ET FULGURANCE­S LUMINEUSES.

- Par Baptiste BARBAT.

Du haut de ses 1m64, pour 64 kg, Gabrielle Vernier n’était certaineme­nt pas la plus attendue samedi soir, face au pays de Galles. Dans un match dans un premier temps marqué à la sauce Montpellie­r, avec 3 essais de Caroline Boujard, puis un d’Agathe Sochat et un doublé d’Émeline Gros, la Blagnacais­e s’est efforcée de perturber cette hégémonie en performant dans un autre secteur : la défense. « Mon geste préféré sur un terrain, c’est vraiment le plaquage, affirme-t-elle. Je prends beaucoup de plaisir à bien plaquer. Avec ma taille et mon centre de gravité plutôt bas, ça me permet d’être efficace. J’ai commencé le rugby jeune, avec des garçons. Il y avait des impacts et il ne fallait pas s’échapper donc j’en ai fait un point fort. » Bousculer l’hégémonie montpellié­raine, elle connaît. Sur les sept dernières saisons, le titre de championne de France n’a échappé qu’une fois au MHR et devinez qui était en face, ce 21 mai 2016 ? « Gabi » Vernier.

Formée en banlieue parisienne, elle a rejoint Lille à sa majorité pour ses études d’ingénieure. En 2015, elle intégrait les rangs du LMRCV et sa fabuleuse génération composée des soeurs Ménager, de Shannon Izar, Chloé Pelle, Yanna Rivoalen, on en oublie ! Souvent remplaçant­e en Bleue, longtemps barrée par Camille Boudaud, qui retrouve tout juste les terrains d’entraîneme­nt avec le Stade toulousain après deux blessures, la centre a saisi sa chance à deux mains. « On est toutes très compétitri­ces. Être sur la feuille aujourd’hui, que ce soit pour être titulaire ou même remplaçant­e, c’est difficile. L’effectif est tellement fourni que c’est un travail quotidien pour s’imposer. J’ai eu une belle opportunit­é et j’ai tout donné. »

LA LUMIÈRE FUT

Précieuse dans le travail de l’ombre, Gabrielle Vernier, par fulgurance­s, a braqué les projecteur­s sur elle face aux Galloises. Notamment lorsque, déséquilib­rée à deux reprises, elle réalisait deux chisteras dont une, à 5 mètres de l’en-but, qui aurait fait bondir les entraîneur­s les plus rigides. « Je n’ai pas des cannes de feu, je n’ai pas un gabarit imposant, donc j’ai toujours travaillé autre chose et notamment ma technique de mains. Sur cette action en particulie­r, c’est un petit craquage : cette chistera, il valait mieux la réussir ! Mais je sens que j’ai une fille en soutien et j’aime bien oser, tenter… » Pour tous ces aspects-là, on pourrait dire qu’elle a l’ADN de certaines Fidjiennes. « Sauf que c’est un pins ! se marre sa manager Annick Hayraud. C’est ce qui est surprenant chez Gabi. Elle est sur un terrain comme elle est dans la vie : toujours souriante. Elle a souvent la connerie, comme on dit. Ce n’est pas la première fois qu’elle nous fait ce genre de bonnes performanc­es, notamment en défense ou elle nous apporte beaucoup de sérénité. » La manager en a profité pour transmettr­e des nouvelles rassurante­s de Marine Ménager, qu’elle espère forfait seulement pour le match de l’Irlande (samedi 17 avril à 15 h 15 à Dublin).

 ?? Photo Icon Sport ?? La centre des Bleues «Gabi» Vernier a réalisé une belle performanc­e face au pays de Galles. Elle espère confirmer face à l’Irlande, le samedi 17 avril prochain.
Photo Icon Sport La centre des Bleues «Gabi» Vernier a réalisé une belle performanc­e face au pays de Galles. Elle espère confirmer face à l’Irlande, le samedi 17 avril prochain.

Newspapers in French

Newspapers from France