Midi Olympique

« Avoir ce supplément d’âme »

THOMAS SALLES - Arrière d’Aurillac

- Propos recueillis par Jean-Marc AUTHIÉ

Les fins de saisons compliquée­s sont-elles devenues une habitude ?

Malheureus­ement oui, on connaît ça depuis quelque temps. Il va donc falloir aborder ce match avec ce supplément d’âme pour ramener quelque chose. Nevers reste une des grosses équipes du championna­t, avec des ambitions même si leurs dernières performanc­es sont compliquée­s. À l’heure actuelle, nous avons quatre points d’avance sur la zone rouge, donc nous nous devons de prendre tous les points possibles et sans trop se poser de questions. Il vaut mieux être avec quatre points d’avance que quatre derrière. À nous de ne pas faire de faux pas.

Comment expliquer l’attitude d’Aurillac à Valence et à Perpignan ?

En une semaine à peine on montre deux visages. Cela peut paraître incompréhe­nsible. À Valence on a été pris un peu partout, mais le fait de jeu c’est le carton rouge qui nous plombe le match. Même si on fait des erreurs en première période, on reste au contact. Mais on n’est pas restés lucides par la suite. Derrière, c’est une grosse semaine de remise en question car arrive Perpignan, un des ogres de ce championna­t. Peut-être que là on a eu peur et nous nous sommes beaucoup plus « envoyés ». Là, il va falloir craindre cette équipe de Nevers, mais en la respectant aussi pour faire un bon match et ramener quelque chose.

David Banquet disait à la fin du match de Perpignan qu’un match se jouait à 80 % dans la tête. Êtes-vous d’accord ?

Tout à fait. À Valence, nous sommes à 16-12 à vingt-cinq minutes de la fin, donc encore au contact dans ce match. Si on regarde d’autres matchs, on voit bien que Perpignan gagne à Grenoble en prenant un rouge, à Soyaux aussi… Donc c’est bien dans la tête. Quand ce genre de fait de jeu arrive, il faut se resserrer encore plus, faire des choses plus simples pour compenser l’absence. Si notre état d’esprit est là, il n’y a pas de raison qu’on ait une déconvenue.

Cette expérience de fin de saison sous pression est-elle un plus ?

Pour certains on a connu ce qui se fait de pire : jouer le maintien sur le dernier match de la saison. Personne n’a envie de le revivre. C’était à Nevers d’ailleurs. Il faut se servir des saisons précédente­s, de l’expérience collective ou individuel­le pour prendre tout ce qu’il y a à prendre dans ces matchs qui seront, quoi qu’il arrive, quoi qu’on en pense, des matchs couperets. On se battra, peu importe où et peu importe qui on recevra. C’est à nous de faire le boulot car plus on prend des points vite, plus vite on se met à l’abri.

Qu’est-ce qu’il vous a manqué pour faire la bascule plus tôt ?

Tout simplement de la maîtrise sur les fins de matchs. Titulaire ou remplaçant, il faut que chacun apporte ce supplément qui fait le plus grand bien à la maîtrise collective. On le sait tous : dans le rugby il y a des joueurs pilotes et d’autres qui sont plus soldats. À ces pilotes de bien driver ces fins de matchs pour permettre, quand on tient le score comme à Aix, à Mont-de-Marsan, à Carcassonn­e ou encore ici face à Montauban, de remporter ces matchs. Tous ces points perdus feraient qu’on serait aujourd’hui dans le ventre mou, si ce n’est plus.

Il faudra être des guerriers ?

Absolument ! Là, nous avons des rentrées qui vont nous faire du bien, notamment les Géorgiens qui ont cet état d’esprit-là. C’est dans leurs gènes, ce sont des guerriers, des mecs qui s’envoient énormément sur le terrain. Et on aura plus besoin de cet état d’esprit sur nos cinq derniers matchs que de rugby en lui-même.

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