Midi Olympique

« Il faut tout gagner »

GUILLAUME AUGUST - Troisième ligne de Dax

- Propos recueillis par Guillaume CYPRIEN

Après une défaite à trente points concédée dans un match couperet à Massy, vous venez de faire tomber Nice chez vous, et Bourgoin à l’extérieur. Pour votre équipe qui s’était montrée assez inconstant­e, peut-on parler d’exploit, au sujet de ces résultats que pas grand monde attendait ?

Parler d’exploit, je ne sais pas. Contre Nice, peut-être, puisque les Niçois n’avaient perdu qu’une seule rencontre jusqu’à présent. Je pense que nous avons eu peur de sombrer contre eux. Si bien que nous sommes parvenus à nous mobiliser et à redevenir conquérant­s. Je crois d’ailleurs que le lien entre ces deux victoires, plutôt que de parler d’exploit ou de performanc­e, c’est que notre paquet d’avants s’est comporté de façon conquérant­e. Et chez nous, quand le paquet d’avants devient conquérant, la qualité de jeu de ligne de nos trois-quarts peut enfin s’exprimer pleinement. Mais très franchemen­t, je ne pensais pas que nous pourrions évoluer à ce niveau.

Pourquoi ?

En raison de tous les matchs précédents. Au fond de moi, je sais la valeur de notre équipe. Mais dès lors que tu enchaînes des matchs moyens, durant lesquels tu es incapable de rester sur du rugby de haut niveau durant quatre-vingts minutes, tu te laisses gagner par la réalité du terrain. Non vraiment, je ne pensais pas que nous pourrions jouer quatre-vingts minutes à ce niveau de constance, et certaineme­nt pas deux fois de suite. Du coup notre problémati­que collective a un peu évolué.

C’est-à-dire ?

Maintenant que nous l’avons fait, et que nous savons pouvoir le faire, il faut poursuivre. Nous ne pouvons pas baisser de niveau, et c’est ça le plus difficile. Sortir une grosse performanc­e de temps à autre, c’est assez simple sur l’état d’esprit. Mais en sortir sept de suite… Rester constant, et surtout dans la dernière ligne droite, cela demande un autre type d’implicatio­n. Je sais ce que nous pouvons faire quand nous sommes dans le pire de nous-mêmes, alors je sais le défi qui est devant nous pour développer une constance susceptibl­e de nous permettre de renverser le classement en notre faveur.

Combien de matchs vous faut-il gagner pour espérer vous qualifier ?

Les cinq derniers matchs qu’il nous reste, je pense. C’est assez simple à la vue du classement. Si Massy gagnait ce week-end et que nous perdions à Chambéry, nous serions trop décrochés pour revenir. Il nous faut tout gagner, et espérer que Massy ou

Albi finissent mal. Et je sais à quel point il sera difficile de tenir ce pari. Gagner ce week-end à Chambéry, ce sera vraiment un gros défi. Cette équipe expériment­ée n’est pas du tout à sa place, et joue sa fin de saison sans pression avec l’envie de prendre le plaisir qu’elle n’a pas encore consommé. Elle vient d’en passer vingt-cinq à Narbonne. Nous avons vraiment un gros rendez-vous devant nous.

À titre personnel, à trente-cinq ans, vous êtes en fin de contrat. Avezvous discuté avec votre frère de président d’une prolongati­on éventuelle ?

Non pas encore. Je crois que ses priorités sont ailleurs. À Dax, joueurs et entraîneur­s compris, il y a environ 90 % de l’effectif en situation de fin de contrat. Il y a vraiment un gros chantier en cours. Et on ne va pas se raconter d’histoire : si nous voulons grandir, nous devons nous densifier. Les équipes de tête, devant, elles sont vraiment très équipées et elles balayent tout. Dax doit combler l’écart. Mon cas personnel viendra après. Mais mon frère sait très bien que j’ai envie de continuer. Nous en discuteron­s le moment venu.

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