Midi Olympique

Saint-Jean résiste

SAINT-JEAN-DE-BOURNAY - FÉDÉRALE 3 APPUYÉ SUR UNE BONNE ÉCOLE DE RUGBY, SAINT-JEAN-DE-BOURNAY RÉSISTE À LA SINISTROSE ET VIENT D’ACCUEILLIR L’ANCIEN VIENNOIS, THOMAS TRAUTMANN, COMME ENTRAÎNEUR-JOUEUR DE SON ÉQUIPE FANION.

- Par Sébastien FIATTE

Au milieu de la grisaille, des incertitud­es, et des espoirs aussi, un club tente de résister à la sinistrose et espère des jours meilleurs. Saint-Jean-de-Bournay (4 662 habitants) et son club de rugby (300 licenciés), seul club de sports collectifs du village attendent avec impatience le retour du rugby. « Le dimanche après-midi, c’est comme la messe

et il y a un manque viscéral, sourit le vice-président, Christophe Argoud. C’est le sport du village. Dans la rue, il y a beaucoup de gens en shorts bleus… »

L’école de rugby a continué d’animer le pré. La pratique des plus grands — cadets et juniors — a été mise en suspens. « C’est très dur de tenir la pratique au stade 3 et d’expliquer aux gamins de ne faire que des passes… »

Chez les seniors, le club a réussi à mettre les petits plats dans les grands. La semaine dernière, il a annoncé l’arrivée de Thomas Trautmann, comme entraîneur­joueur. Joueur emblématiq­ue de Vienne, avec qui il a décroché un titre de champion de France Fédérale 2 en 2012, passé par le CSBJ et Grenoble, le technicien (36 ans) avait quitté le staff viennois au moment de l’arrêt des championna­ts. Contacté par plusieurs clubs, il a choisi de rejoindre Saint-Jean-de-Bournay. « Comme responsabl­e de la filière jeunes de Vienne, j’étais en relation avec de nombreux dirigeants des clubs partenaire­s, explique le centre ou ouvreur. Je me suis bien reconnu dans le prochain de Saint-Jean. J’avais envie de rejoindre un club familial. »

« LES PREMIERS SIGNES SONT ENCOURAGEA­NTS »

La présence de Damien Di Scanno, son binôme sur le banc nord-isérois, côtoyé en équipe de jeune au CSBJ, a également joué. Et la qualité de la formation saint-jeannaise (présence des moins de 14 ans, en entente avec Culin, au Super Challenge de France en 2020) est un plus. Dix juniors doivent intégrer l’équipe à terme. La présence de l’expériment­é viennois doit permettre de passer un palier. « Tous les gamins l’adorent, rappelle Christophe Argoud. Et c’est un super joueur. C’est aussi une personnali­té dans le coin. »

Les premiers retours feraient état d’une motivation assez élevée chez les seniors. Dans un club où l’argent n’est pas le nerf de la guerre… « Nous n’avons pas de contrat, pas d’entrée, pas de sortie. Sur le plan financier, ça va… Sur le plan humain, je pense que nous serons moins impactés que d’autres clubs, urbains ou périurbain­s. Nous craignons pour nos bénévoles, nos dirigeants, nos éducateurs. Mais les premiers signes sont encouragea­nts. Nous ne sommes pas toujours d’accord entre nous, mais nous restons de passage. La priorité est le club qui fêtera ses cent ans en 2025. »

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