Midi Olympique

Sale a été balayé

SALE DANS LE COUP À LA PAUSE (18-16), SALE N’A PAS TENU LA CADENCE IMPOSÉE PAR SON ADVERSAIRE ROCHELAIS. OU COMMENT PASSER BRUTALEMEN­T DU RÊVE À LA DÉSILLUSIO­N.

- R.A.

Se sont-ils vus trop beaux, après la fessée infligée aux Scarlets (14-57), six jours plus tôt ? De retour dans le top 8 européen quinze ans après un quart perdu à Biarritz, les requins de Sale s’étaient pris à rêver. Eux aussi visaient une qualificat­ion historique dans le dernier carré. Ils se projetaien­t même plus loin. Un brin naturel, toutefois, quand vous avez à votre tête, depuis janvier, l’ancien entraîneur de la défense des Saracens, sacrés trois fois depuis 2016. À Deflandre, Alex Sanderson et ses hommes sont tombés de haut. Violent retour sur terre. Sale, troisième du championna­t anglais, s’autoprocla­mait notamment comme l’équipe de Premiershi­p « la plus apte à rivaliser physiqueme­nt avec La Rochelle ». C’est peu dire que les oreilles des maritimes ont sifflé. « Ça nous a piqués dans notre ego, consent

Pierre Bourgarit. Quand on vous dit qu’on va venir, chez vous, vous prendre dans le défi physique… Cette première mêlée fait énormément de bien à la tête. L’introducti­on est pour eux et nous, on leur marche dessus. Devant, on avait vraiment à coeur de faire une grosse partie et de leur montrer que finalement, ce n’était pas aussi simple. Voilà, c’est chose faite. »

Veille de match, déjà, son compère bleu de la première ligne Uini Atonio avait répondu façon boxeur aux déclaratio­ns anglaises : « Il faut les détruire, physiqueme­nt. Qu’à chaque impact, ce soit comme s’ils prenaient un train. S’ils sont battus physiqueme­nt les vingt premières minutes, je pense qu’ils baisseront un peu les bras. » La recette était la bonne. À ceci près que les Sharks ont, un brin, retardé l’échéance.

« C’EST DE NOTRE FAUTE… »

Revenus à deux points après la sirène de la première période, sur un essai de Sam James (40e+2), les Anglais ont finalement explosé dès le retour des vestiaires. Encaissant, avant de sauver l’honneur en fin de partie, un cinglant 27-0 forcément épicé au goût de Tom Curry : « Le score ne reflète pas tout à fait le match. Nous avons donné deux ou trois essais et manqué de justesse. C’est de notre faute… » Alors que le staff des Sharks avait reconduit, sans exception, le même groupe et le même XV de départ qu’une semaine plus tôt, à Llanelli, à quel point la débauche d’énergie a-t-elle pesé ? Face aux Scarlets, Sale avait imprimé une pression défensive de tous les instants. Dans le même temps, La Rochelle, bien plus économe face à Gloucester, a bénéficié de 48 heures supplément­aires de récupérati­on. Le flanker ne s’est pas caché derrière ça. « Il faut arrêter de se chercher des excuses, tranche Curry. La Rochelle a été clinique. On a beaucoup parlé pendant la semaine de leurs gros-porteurs de ballons, de leur capacité à faire vivre le ballon et ils ont changé un peu leur partition en jouant davantage au pied. Notre pression défensive était assez bonne, mais l’indiscipli­ne nous a coûté cher. » Référence aux 14 coups de sifflet d’Andrew Brace. À voir la mine déconfite, à l’heure de jeu, du champion du monde Faf de Klerk, la tête plongée dans les mains en tribunes, Sale ne s’attendait vraiment pas à prendre un tel coup de balai.

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