Grenoble, un avion (trop souvent) à réaction

D’UNE EFFICACITÉ REMARQUABLE DÈS LORS QU’ILS METTAIENT LA MAIN SUR LE BALLON (QUATRE ESSAIS DE TROIS-QUARTS), LES ISÉROIS SE SONT POURTANT INCLINÉS. UNE PIQÛRE DE RAPPEL POUR LES ISÉROIS.

Sur un ballon de récupération, Capuozzo inscrivait dès la 8e minute un essai de soixante-dix mètres et punissait des Provençaux jusqu’alors ultra-dominateurs. Un premier uppercut, de quoi laisser présager d’une rencontre à sens unique face à des Aixois en proie au doute ? C’est ce que tout un chacun imaginait du côté de Maurice-David, tant les Grenoblois semblaient capables de marquer de n’importe quel endroit du terrain. Mais à un jeu où un bol de détermination vaut souvent bien plus qu’une cuve de talent, les joueurs de Stéphane Glas ne parvenaient à maîtriser totalement le match, face à des Provençaux survoltés. Irrésistibles dès lors qu’ils mettaient la main sur le ballon et capables de marquer à chaque instant par son triangle d’attaque (Capuozzo, Qadiri et Bousquet, tous auteurs d’un essai), mais bousculés au sol et en conquête, les Isérois laissaient petit à petit le doute s’installer. «Nous avons simplement été dominés en conquête et sur les mauls, ce qui ne nous a pas permis de lancer proprement le jeu, notait Stéphane Glas. Nous nous sommes nourris des ballons de récupération mais comme tu ne peux pas en avoir toutes les cinq minutes...»

ET CE DROP, ALORS ?

Un plaquage manqué par-ci, une maladresse par-là, et voilà que les Aixois finissaient par imposer le tempo à des Isérois parfois brillants mais trop souvent passifs. Pourtant le miracle aurait pu se produire quand, entre la 78e et la 80e minute, les Grenoblois (menés de deux points) se voyaient offrir une ultime possession dans les 22 mètres provençaux. Mais à l’image d’une rencontre qu’ils ne seront jamais parvenus à maîtriser, ces derniers oubliaient de tenter un drop, pourtant dans les cordes de Glénat. Excès de confiance pour une équipe menée de deux points mais paradoxalement à un essai de la victoire bonifiée ? En tout cas, une piqûre de rappel bienvenue pour des Grenoblois qui, s’ils ont une nouvelle fois montré qu’ils étaient capables de faire danser n’importe quelle défense, devront monter le curseur de la maîtrise, s’ils veulent se donner le droit de rêver en cette fin de saison.