Midi Olympique

Acebes avec un grand « A »

PERPIGNAN CAPITAINE EXEMPLAIRE, LE TROIS-QUARTS CENTRE DE L’USAP A FAIT PREUVE D’UNE GÉNÉROSITÉ SANS LIMITE POUR MONTRER LA VOIE À SES COÉQUIPIER­S, RENVERSANT­S VAINQUEURS DE BIARRITZ.

- Par Émilien VICENS

Parfois, il n’y a pas besoin de mots pour déclarer ses sentiments. Jeudi soir, peu après le coup de sifflet final du choc de cette 26e journée de Pro D2 entre Perpignan et Biarritz, Patrick Arlettaz débarque en conférence de presse. Le manager catalan succède à Mathieu Acebes, venu réagir à la nouvelle victoire de son équipe. Les deux hommes se croisent et se tombent dans les bras. L’accolade est sincère, profonde, empreinte de respect, de gratitude, d’amour, surtout. Elle vient saluer la performanc­e héroïque et exemplaire du capitaine sang et or. Survolté, pour ne pas dire possédé par moments, le joueur de 33 ans était partout. Son énergie débordante a contaminé ses coéquipier­s, pourtant dos au mur après quarante premières minutes manquées. « Ces joueurs sont à l’image de leur capitaine », lançait fièrement Patrick Arlettaz. Arrivé en 2016 en Catalogne, en provenance de la Section paloise, Mathieu Acebes a gagné le coeur des supporteur­s usapistes depuis bien longtemps. Caractérie­l, entier, le trois-quarts polyvalent n’est pas du genre à tricher et incarne à lui seul les valeurs de tout un club. Son match face au BOPB est peut-être sa plus grande performanc­e sous le maillot de l’Usap, qu’il portait pour la 99e fois en match officiel, jeudi.

IMPOSSIBLE N’EST PAS PERPIGNAN

Menés de onze points à la pause (9-20), après une intercepti­on de Steeve Barry mais surtout deux cartons jaunes encaissés juste avant la sirène, les Perpignana­is se dirigeaien­t vers leur deuxième défaite de la saison à domicile. Mais c’est à treize contre quinze, dès le retour des vestiaires, qu’ils ont trouvé les ressources pour renverser le cours de la rencontre. Au terme d’une très longue séquence, où l’Usap n’a cessé de concasser la défense adverse, le talonneur Seilala Lam a trouvé la faille (42e). Sur cette entame de seconde période euphorique, le capitaine Mathieu Acebes, tel un neuvième avant, a touché cinq ballons, pour autant de percussion­s. Remarquabl­e. Le centre catalan a terminé sa soirée en écoeurant son vis-à-vis, le All Black Francis Saili. « Ce soir (jeudi), ce n’était pas du talent, c’était de l’envie », résumait simplement Mathieu Acebes. « La chose à retenir, et je leur ai dit dans le vestiaire, c’est que rien n’est impossible pour ce groupe-là. Je n’ai pas senti des joueurs abattus à la mi-temps. Ils attendaien­t de savoir comment on allait faire pour gagner. Il n’y avait pas de doute, ni de résignatio­n. J’ai senti une équipe déterminée », savourait de son côté Patrick Arlettaz, particuliè­rement serein devant la force collective affichée par son équipe. « J’aime leur attitude, Ils ne lâchent rien. Puis je crois qu’ils s’aiment bien et qu’ils ont envie de faire quelque chose ensemble ». Pratiqueme­nt qualifiée pour les demi-finales, l’Usap dispose d’un mois pour préparer au mieux ce rendez-vous capital. Le point de départ d’une fin en apothéose ?

 ?? Photo Michel Clementz ?? Mathieu Acebes a sonné la révolte catalane contre le BO. Le trois-quarts polyvalent est un exemple de compativit­é.
Photo Michel Clementz Mathieu Acebes a sonné la révolte catalane contre le BO. Le trois-quarts polyvalent est un exemple de compativit­é.

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