Midi Olympique

Retief Marais a de l’énergie à revendre

BRIVE À 25 ANS, LE FLANKER SUD-AFRICAIN EST UNE DES SATISFACTI­ONS DE LA SAISON DEVANT. INFATIGABL­E DÉFENSEUR, IL LUI RESTE ENCORE À SE LÂCHER BALLE EN MAIN. ÇA PROMET.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

L’impitoyabl­e roue de la fortune a tourné au sein de la famille Marais. La saison passée, Retief avait passé de longs mois à l’infirmerie à regarder son grand frère Peet, de cinq ans son aîné, enchaîner les titularisa­tions. Cette année, les rôles se sont inversés avec l’indisponib­ilité prolongée du deuxième ligne et le retour en forme du flanker de 25 ans : « C’est difficile pour Peet, évoque Retief. Il a une grave blessure. On ne sait pas comment ça va se passer pour la saison prochaine, s’il va continuer à jouer… » Le cadet se porte en tout cas très bien, deux ans après sa rupture des ligaments croisés d’un genou, lors de la finale d’accession à l’élite : « Je n’ai joué que cinq matchs la saison passée, j’avais donc beaucoup d’énergie à donner et de motivation. Même si, à force, je commençais presque à me demander comment l’on jouait au rugby. Les sensations sont revenues et j’enchaîne. C’est tout ce que je demande. »

QUATRIÈME PLAQUEUR DU TOP 14

Aligné à dix-sept reprises dont quatorze fois comme titulaire cette saison, le Sud-Africain pointe au quatrième rang des plaqueurs les plus actifs du championna­t : « J’aime beaucoup ça. Ça ne demande pas beaucoup de talent, c’est surtout de l’engagement et de l’envie », raconte l’infatigabl­e défenseur. Dont la palette pourrait s’étoffer offensivem­ent, lui, le numéro 8 reconverti. Contre Agen, dans un contexte propice aux initiative­s, il s’était d’ailleurs illustré en attaque, échouant même à un mètre d’inscrire son premier essai en profession­nel : « Avant d’arriver en France, en moins de 19 et moins de 20 ans, j’étais même positionné ailier. C’est bien aussi de courir avec le ballon. Je ne le fais pas beaucoup pour le moment, c’est vrai. » Sur la dynamique des derniers mois, l’ancien des Sharks et ses partenaire­s réservent peut-être encore des surprises : « Il y a eu des bons matchs et des progrès mais le maintien, l’objectif de la saison, n’est pas encore assuré. Il faut encore gagner au moins deux matchs pour être sûr de rester. Ça pourrait nous aider à nous lâcher. On pourra peut-être viser un peu plus haut selon les prochains résultats. » À commencer par le défi à Clermont, abordé sans pression ni complexe : « Je pense qu’on peut gagner là-bas. On y va en tout cas pour faire quelque chose de bien. Il y a de la confiance mais pas d’arrogance. L’humilité est encore bien présente. »

Le discours sied bien au troisième ligne comme à son club d’adoption. Arrivé en 2016 en Corrèze, Retief Marais y a trouvé une terre bénie : « Je me sens très bien dans ce club. Cette équipe, c’est une bande de frères. Et Brive, c’est une petite ville comme celle où j’habitais en Afrique du Sud, avec des fermes aussi autour. » Alors quand il a fallu apposer la signature en bas d’un nouveau contrat de deux ans, en mars, il n’a pas hésité : « C’était une évidence. » Pour lui comme pour ses dirigeants.

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