Midi Olympique

Aurillac : maux croisés

AURILLAC DÉSORMAIS RELÉGABLE, LES CANTALIENS N’ONT PAS D’AUTRE CHOIX QUE DE S’IMPOSER POUR ESPÉRER SE MAINTENIR EN PRO D2.

- Par Jean-Marc AUTHIÉ

Àl’entame de la saison, le Stade aurillacoi­s semblait promis à un bel avenir avant de glisser dans le ventre mou. C’était beaucoup plus compliqué pour le SA XV qui s’empêtrait alors dans son rugby. C’était encore le cas à la 18e journée, avec des Cantaliens huitièmes du classement avec 36 points, le SA XV dernier avec 19 points. Aurillac espérait encore au classement, à mi-chemin entre une place de qualifiabl­e… et celle de la relégation.

Mais depuis, les mouches ont changé d’âne. À l’aube de 27e journée, si SoyauxAngo­ulême est toujours au fond de la classe, Aurillac l’a rejoint sur le banc. Huit longueurs d’avance certes sur son hôte du soir, mais quand même premier relégable, ex-aequo avec Valence-Romans sauf que les Drômois sont devant grâce « aux points-terrains ».

Bien sûr, on va nous servir qu’il ne faut pas voir le verre à moitié vide, mais plutôt à moitié plein car si le Stade est avant-dernier de Pro D2, il est en lutte avec Valence-Romans, Aix-en-Provence, Rouen et Mont-de-Marsan, cinq équipes seulement séparées par quatre petits points. Donc, « rien n’est perdu », « le championna­t est encore long », « tout le monde peut battre tout le monde dans ce championna­t homogène ».

LA VICTOIRE OU LE PURGATOIRE

Sauf que cette fois, la dynamique est toute autre. Et dans ce sens, le parallèle entre le SA XV et le Stade aurillacoi­s est marquant. Les deux équipes ont été frappées par les mêmes maux : un rugby approximat­if, un manque de cohésion et de liaison, des défaillanc­es individuel­les ou collective­s qui ont plombé tout ce qu’il pouvait y avoir de bien, par intermitte­nce malheureus­ement.

Mais à l’heure où Soyaux-Angoulême semble avoir digéré le fait de se retrouver en Nationale l’an prochain, les Charentais se battent comme des chiffonnie­rs. À Aurillac, il semblerait qu’on ait plutôt fait la sourde oreille. À force d’avertir du danger, à force de laisser passer des opportunit­és de sortir définitive­ment de cette zone rouge… et bien voilà, on y est !

Alors dans ce jeu de « maux » croisés, on prend acte qu’il ne faut plus regarder en arrière. On prend acte que le groupe a montré de réelles possibilit­és,

fait preuve même de vertus insoupçonn­ées et d’un gros caractère à l’heure où la foudre était promise. Ce soir, il n’est plus question de foudre, de caractère, de vertu. Ce soir, le Stade n’en a que faire d’avoir la cinquième défense de Pro D2, mais plutôt se rappeler qu’elle est, de loin, la dernière attaque du championna­t en matière d’essais. Ce soir, il est question de gagner, de victoire bonifiée même. Sinon c’est le purgatoire.

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Photo Michel Clementz Paul Boisset et les Aurillacoi­s n’ont pas le choix s’ils ne veulent pas descendre : il faut gagner contre Soyaux-Angoulême, la lanterne rouge.

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