Midi Olympique

Damian Penaud, tellement symbolique

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Quand on parle de derby du massif central, il revient des images et des anecdotes marquantes. Comme les cinq cartons et les multiples blessures du dantesque match d’octobre 1993 gagné 36-10 par Brive ou plus récemment la chanson du « Petit bonhomme en mousse » reprise en choeur par tout Marcel-Michelin, un jour de déculottée, 52 à 7, en avril 2009. Mais il y a aussi, en coulisses, quelques passifs, témoignage­s d’une rivalité. D’un rapport de force, aussi. De par sa montée en puissance financière et sportive, l’ASMCA est devenue un voisin gênant pour le CABCL sur le marché des mutations tout particuliè­rement. Ces dernières années, plusieurs grands espoirs du bastion corrézien sont ainsi passés en Auvergne : Atila Septar, Kévin Viallard et Tani Vili ont suivi cet itinéraire mais le cas le plus emblématiq­ue reste évidemment Damian Penaud. Lui dont le père avait soulevé en capitaine la Coupe d’Europe 1997 à Cardiff et était devenu une icône en terres coujous. Né en septembre 1996, soit quatre mois avant le couronneme­nt continenta­l, et élevé à l’école corrézienn­e, son fils aurait pu marcher dans ses pas du côté du Stadium municipal. Mais un différend avec un de ses éducateurs au sujet de son comporteme­nt a conduit à un divorce prématuré. Avant sa majorité, le fantasque et insaisissa­ble ailier endossait le jaune et bleu pour ne pas le quitter. En septembre 2014, Alain Penaud en parlait avec amertume sur rugbyrama.fr : « Il a juste répondu à une fin de non-recevoir de la part du club de Brive. Ce n’est pas difficile à partir du moment où on ne te demande pas de rester. Il suit sa formation à Clermont mais il est évidemment déçu car Brive est son

club de coeur. » Le crève-coeur est depuis ressenti par tout le peuple corrézien au regard de la progressio­n fulgurante de l’internatio­nal, capé à vingt-deux reprises et sacré champion de France avec le rival jaunard vingt ans après le sacre briviste en Coupe d’Europe. Si Alain avait fait la fierté des Coujous, Damian leur procure au contraire des regrets. Drôle de parallèle. Ironie de l’histoire, lors du dernier Tournoi, au terme duquel il a terminé co-meilleur marqueur français avec trois essais, il était même le seul ambassadeu­r de l’écurie clermontoi­se. Qui peut, plus que jamais, se frotter les mains d’une telle prise chez le

voisin. V. B.

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