Midi Olympique

L’éclipse de trop pour Nevers

NEVERS UNE PANNE DE CONCENTRAT­ION EN FIN DE PREMIÈRE PÉRIODE PRIVE LES NEVERSOIS, HÉROÏQUES MAIS FÉBRILES, D’UNE VICTOIRE CAPITALE POUR LES PHASES FINALES.

- S. C.

Léonard Paris appuie sur la table son front trop lourd de déceptions. Assis à côté de lui, Hugues Bastide le regarde, sans un mot, les yeux rougis. Quelques minutes après cette cinquième défaite à la maison, l’exercice de la conférence de presse est clairement une souffrance pour les deux hommes. Phrases monocordes, silences creusés comme des plaies : le deuil de la qualificat­ion est déjà à l’oeuvre, même si mathématiq­uement l’espoir est encore tiède. « On va s’accrocher jusqu’à la fin. Sur un miracle, on ne sait jamais », soupire Hugues Bastide.

À un point de la sixième place, en attendant le résultat de Grenoble à Valence-Romans, les Neversois peuvent encore y croire. Théoriquem­ent. Mais le langage corporel et les mots disent que ce revers face à Oyonnax est celui de trop. Malgré l’intensité, la bravoure et le baroud des dernières minutes, après l’essai de Lucas Blanc ramenant le score à 15 à 20, les joueurs de Xavier Péméja ont à nouveau craqué au Pré-Fleuri face à un membre du top 6 (voir par ailleurs). « Il aurait fallu qu’on score un peu plus en première période.

On galère un peu trop pour marquer, alors qu’eux ils le font en deux temps de jeu », résume Hugues Bastide. « On a manqué de précision pendant tout le match. Il y a des trucs que tu travailles et que tu ne réussis pas parce que tu trembles. »

GESTION CATASTROPH­IQUE

Révélatric­e de cette fébrilité, la gestion catastroph­ique de la fin de première période, après l’essai du talonneur Issam Hamel sur pénaltouch­e qui place enfin les Neversois en tête (8-3). Les joueurs d’Oyonnax sont réduits à treize, mais ils profitent des cadeaux locaux : sortie de camp loupée, défense relâchée dans laquelle Charlie Cassang se faufile pour l’essai de Lovobalavu. Le renvoi atterrit en ballon mort, la mêlée bleue plie, et Yohan Le Bourhis enquille dans le temps additionne­l la pénalité. Tétanisés par ce 10 à 0 encaissé en trois minutes, les Neversois ne s’en relèveront pas. Groggy, Léonard Paris constate les dégâts d’une voix somnambuli­que : « On travaille dur depuis l’été dernier. Cette défaite, c’est un gros coup de massue. C’est comme se lever le matin, et pour rien. »

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