Midi Olympique

Doy, le retour du couteau-suisse

BENJAMIN DOY (centre, Bourg-en-Bresse) A ÉTÉ DÉCISIF EN TOUTE FIN DE PARTIE LE WEEK-END DERNIER À DAX. SA SAISON A ENFIN DÉMARRÉ.

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Pour Benjamin Doy, le temps est précieux. Précieux car l’internatio­nal suisse cumule sa carrière de rugbyman avec sa vie profession­nelle dans l’entreprise familiale de menuiserie­charpente, associé à son oncle. « C’est de l’organisati­on », sourit le joueur de 27 ans. Dès la sortie de l’entraîneme­nt, il saute dans sa voiture pour filer en rendez-vous. Et lors de trajets en car, son ordinateur portable n’est pas loin s’il y a besoin d’avancer sur un dossier. Précieux, son temps l’est aussi car sa saison officielle n’a commencé que le week-end dernier à la mi-temps du match à Dax. Blessé à un genou (ligament croisé) en août, le centre a passé une bonne partie de la saison à cravacher pour pouvoir revenir pour les derniers matchs. « J’étais au fond du seau après l’IRM, confie-t-il. Mais j’ai assez vite relativisé. Et plutôt que de m’entretenir, j’ai cherché à me développer. Avec l’idée d’être au moins aussi fort qu’avant. » Un travail du haut du corps quand le bas était à l’arrêt. Et depuis plus d’un mois, il a repris l’entraîneme­nt collectif. Entré à la pause à Dax, c’est lui qui gratte un ballon et la pénalité au terme de l’ultime longue séquence défensive.

UNE OPTION DE PLUS

« Nous avons retrouvé les qualités de Benjamin, apprécie l’entraîneur Yoann Boulanger. Avec son impact physique sur les duels, que ce soit offensifs ou défensifs, il amène de la densité au milieu du terrain sur le jeu de collision et son pied gauche, qui nous permet d’alterner pour les sorties de camps. » Son profil combinant à la fois la puissance et sa qualité de cinq-huitième est appréciabl­e car il peut compléter le jeu de son ouvreur par séquences. « Il apporte des options supplément­aires pour l’équipe », appuie son coach. Et surtout, le joueur originaire de Nantua va pouvoir apporter une certaine fraîcheur mentale. « Je pense amener de l’enthousias­me, confirme Benjamin Doy. La motivation est toute trouvée et j’ai un gros appétit de jeu. Et puis, j’arrive avec un regard extérieur sur le jeu de l’équipe. Ne pas avoir été au coeur donne un regard différent. » Le centre, encore sous contrat pour la saison prochaine, apporte donc de l’impact en défense, de la variété en attaque mais aussi une bonne capacité d’analyse. Avec Ben Doy, Bourgen-Bresse possède une arme de plus, son couteau-suisse.

Par Julien VEYRE

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