Midi Olympique

UBB, le sort s’acharne !

BORDEAUX-BÈGLES LE COVID A LITTÉRALEM­ENT SACCAGÉ LA PRÉPARATIO­N DES BORDELAIS, À TEL POINT QU’ILS NE SONT PAS SÛRS DE JOUER CETTE DEMIE. QUELLE POISSE !

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Cette quinzaine noire restera dans les annales… Jamais une équipe n’aura préparé une demi-finale de Coupe d’Europe dans d’aussi mauvaises conditions. L’UBB a d’abord vu son match du 17 avril à Agen reporté (plusieurs cas de covid dans l’effectif) puis la rencontre Bordeaux-Montpellie­r a d’abord été reportée du vendredi 23 avril au dimanche 25 avril. Elle s’est terminée par un dernier coup du sort.Vendredi matin, les tests covid étaient pourtant négatifs et voilà que samedi, on apprenait l’annulation du match de dimanche, Un joueur bordelais présentait, « une légère charge virale. » Mais, jeudi soir, Christophe Urios nous déclarait : « On aura la fin de saison qu’on mérite ! Je ne veux pas chouiner, ni me plaindre.

QUEL EST LE PROTOCOLE DE L’EPCR ?

Le protocole anti-covid de l’EPCR est le suivant. En fait, tout se joue lors de série de tests réalisés au maximum à trois jours du coup d’envoi. Voici ce que dit le règlement. « Si l’on estime que la tenue d’un match peut être remise en question, par exemple parce qu’un club a obtenu un ou plusieurs résultats positifs à un test PCR effectué trois jours avant le coup d’envoi, alors la Commission d’évaluation des risques médicaux se réunira pour déterminer si le match peut être joué en toute sécurité. Si un match ne peut être joué en toute sécurité, alors il sera annulé et le club dont le statut COVID-19 n’a pas obligé l’annulation se qualifiera pour la phase suivante du tournoi. » On peut penser que dans le cas de plusieurs cas positifs, l’EPCR annulera la demie pour ne pas exposer les adversaire­s. Vincent Gaillard président de l’EPCR précise : « Si un joueur est positif plus tôt dans la semaine, le lundi par exemple, il ne pourra pas jouer le match. Il faudra déterminer avec qui il a été en contact et isoler aussi ces joueurs. Mais la rencontre peut très bien se dérouler sans eux. »

On subit les événements, mais je me sens l’âme d’un combattant. Je ne suis pas du tout démoralisé. »

Impossible de ne pas se dire que les Bordelais se trouvent sérieuseme­nt entravés. Non seulement, l’UBB a été contrainte à une préparatio­n totalement perturbée (entraîneme­nts pas petits groupes), mais la tenue même de sa demie de Toulouse se trouve menacée. L’EPCR peut l’interdire sur la foi des tests reçus à trois jours du coup d’envoi (lire encadré).

UN PROTOCOLE EPCR TRÈS STRICT

Laurent Marti précise : « Nous avons été mis à l’isolement jusqu’à lundi. Lundi, les joueurs repassent des tests, s’il n’y a pas de pas de positifs, on reprendra l’entraîneme­nt mardi par petits groupes. S’il y a encore un positif, ce sera donc à l’ERC de juger. Mais dans tous les cas de figure, nous serons encore testés mercredi et vendredi. Leur système est curieux, avec un cas de covid dans la semaine, on peut quand même jouer, mais à condition qu’on trace le joueur en question. Si c’est un première ligne, ce sera fini car il aura fait des mêlées, donc aura été en contact direct avec quelqu’un d’autre. Mais si c’est un trois quarts-aile, et qu’on démontre qu’il s’est préparé sans contact, il y a une chance. »

Mais il faut bien comprendre qu’au-delà de la question de la tenue ou pas du match, l’UBB sera confrontée à un énorme handicap, car tout joueur touché par le virus doit rester isolé non pas sept jours mais dix jours dans le cas du variant anglais. Les Bordelais atteints à partir du milieu de semaine dernière seraient donc automatiqu­ement forfaits pour le rendez-vous toulousain. S’il y a une série de nouveaux cas positifs, l’UBB verrait le nombre de joueurs disponible­s comme peau de chagrin.

HUIT JOUEURS INDISPONIB­LES

En clair, l’UBB pourrait jouer in extremis, mais elle serait sévèrement affaiblie : Laurent Marti poursuit : « Voilà le scénario possible : on pourrait aller à Toulouse sans avoir pu s’entraîner collective­ment pendant trois semaines et sans avoir eu de matchs pendant trois semaines et avec au moins huit joueurs indisponib­les. » On ne va pas faire de cinéma. Toulouse devient archifavor­i pour cette demie puisqu’on ne pouvait pas plus mal à se préparer. Nous sommes catastroph­és, car nous sommes l’équipe la plus handicapée par le covid depuis 2020. Mais nous faisons du sport de haut niveau et dans le haut niveau, on se doit d’être fort mentalemen­t. on n’a pas le choix. Si on se laisse abattre, c’est fini. »

Pour les Bordelais se profile un spectre, celui d’une défaite sans jouer, une éliminatio­n sur tapis vert qu’ils vivraient comme une vraie souffrance. « Nous serons forcément mal préparés, mais notre plus grande inquiétude c’est de savoir si la demie aura lieu. Nous serons handicapés, certes, mais pourvu qu’on y aille quand même. »

Cette dernière épreuve aura attiré l’attention de Laurent Marti sur plusieurs phénomènes inquiétant­s : « Ce variant anglais est hyperconta­gieux. Regardez le nombre de reports alors que la population est de plus en plus vaccinée. Je me rends compte aussi que le virus est plus virulent auprès des jeunes. Nos premiers cas étaient asymptomat­iques, sur les huit cas de ces derniers jours, j’ai vu trois ou quatre joueurs vraiment bousculés, affectés physiqueme­nt. »

Puis le président ajoute : « Attention, il y a des rumeurs persistant­es qui font état d’équipes qui se feraient vacciner. Ça ne va pas, ça. Si ça se confirme, nous ne resterons pas naïfs longtemps. »

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Photo Iccon Sport Pour le manager bordelais Christophe Urios, l’heure n’est pas aux atermoieme­nts malgré une préparatio­n plus que tronquée pour cette demi-finale de Champions Cup.
 ?? Photo Icon Sport ?? Jules Plisson a profité de cette mini-trêve pour soigner sa blessure à la cuisse. Il pourrait finalement être de retour contre le Leinster.
Photo Icon Sport Jules Plisson a profité de cette mini-trêve pour soigner sa blessure à la cuisse. Il pourrait finalement être de retour contre le Leinster.

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