Midi Olympique

Pau de chagrin

PAU FAIBLARDS EN DÉFENSE, GLOBALEMEN­T PEU CONCERNÉS, LES PALOIS N’ONT PAS DONNÉ L’IMPRESSION DE JOUER LEUR SURVIE, À PARIS. QUELLE CHIENLIT…

- M. D.

On ne sait que penser de cette équipe paloise. Séduisante, spectacula­ire, elle sait évidemment l’être par instants : alors, lorsque le deuxième ligne australien Matt Philip secoue la défense adverse, lorsque le trois-quarts centre Tumua Manu accélère dans la ligne ou que Baptiste Pesenti déblaye un ruck avec l’à-propos qui est généraleme­nt le sien, la Section a tous les atours d’une robuste machine, une belle tête de vainqueur et, globalemen­t, de quoi rendre fier le plus gros sponsor (5 millions d’euros par an) du Top 14. Las, il y a aussi la Section qui disjoncte, commet un nombre incalculab­le de fautes, lâche les armes sans raison valable, rate un tiers de ses plaquages (28 % de plaquages manqués, samedi soir…), agace le volubile Alexandre Ruiz et, in fine, fait penser à ses plus ardents supporters comme aux observateu­rs de passage que cette place de barragiste lui sied plutôt bien.

PIQUERONIE­S, ATTENDU COMME LE MESSIE

Les Palois jouaient-ils vraiment leur survie à Paris ? On en vient à en douter et nous ne sommes visiblemen­t pas les seuls, tant Quentin Lespiaucq-Brettes ou Thomas Domingo ne laissèrent la moindre place à l’équivoque, samedi soir. « Je ne vais pas me foutre à chialer, disait le capitaine béarnais. Nous avons regardé les Parisiens jouer une bonne partie du match ; nous avons pris une leçon. » L’entraîneur des avants palois allait plus loin : « Plus les jours passent, plus on se rapproche de la crise. Et en proposant des matchs comme aujourd’hui, nous sommes très loin d’en sortir. […] Le Top 14 n’est pas le monde des Bisounours : à Paris, certains comporteme­nts n’ont pas été à la hauteur de nos espérances. J’attends une remise en cause des mecs qui n’ont pas été au niveau contre le Stade français. »

Pour tout un tas de raisons, sportives comme extra-sportives (lire en page 26), il y a fort à croire que la Section jouera toujours en Top 14, l’an prochain. Et à ce sujet, on saura très vite si le recrutemen­t de Sébastien Piqueronni­es est un coup de maître ou un coup d’épée dans l’eau : l’homme, ouvert, intelligen­t et ultra-compétent, eut des résultats éloquents avec les Bleuets ; il devra néanmoins apprendre au plus vite à gérer les (gros) egos de quarante bonshommes de plus de 20 ans passant l’essentiel de leurs journées ensemble. Ce n’est pas toujours simple. Pour avoir fait le chemin inverse avec une certaine réussite, Fabien Galthié le sait d’ailleurs mieux que quiconque…

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Les coups d’éclair du centre Tumua Manu n’auront pas suffi pour les Palois. Photo

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