Midi Olympique

Carcassonn­e, le roi des cinq dernières minutes

EN TERMES D’INTENSITÉ ET DE SUSPENSE, CE DERBY A TENU TOUTES SES PROMESSES. CARCASSONN­E EST ALLÉ CHERCHER LA VICTOIRE DANS LE « MONEY TIME » ET RESTE TOUJOURS UN CANDIDAT AU TOP 6.

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Dans les années 70, alors que de nombreux foyers n’avaient pas encore la télé couleur, une série policière de Claude Loursais « Les cinq dernières minutes » tenait les téléspecta­teurs français en haleine le samedi soir. À cinq minutes du terme, Raymond Souplex, alias le commissair­e Bourrel, avait pour habitude de dénouer le noeud de l’énigme et mettre un terme au suspense. Vendredi soir, à Albert-Domec, le commissair­e Bourrel n’était pas sur la pelouse. Mais à cinq minutes du terme, ce dix-neuvième derby du Pro D2 n’avait pas encore livré son verdict. Carcassonn­ais et Biterrois s’acheminaie­nt vers un score de parité (28-28) qui, dans l’ensemble, faisait le bonheur des Héraultais. À la 76e minute, alors que le suspense est à son paroxysme, l’équipe de Christian Labit tire une de ses dernières cartouches. Elle enchaîne les temps de jeu dans le grand et petit périmètre. La défense héraultais­e est totalement hermétique, fermée à double tour comme un coffre-fort suisse. À défaut d’obtenir une pénalité, Carcassonn­e se voit proposer une mêlée dans les 20 mètres adverses. Les avants audois mettent alors au supplice leurs rivaux et héritent d’une pénalité face aux poteaux. Entré en cours de jeu, Lucas Méret redonne l’avantage à l’USC (31-28).

« UN HUITIÈME DE FINALE À GRENOBLE »

Cette dernière a toutefois eu une ultime sueur froide lorsque, à la sirène, le demi de mêlée biterrois, et internatio­nal espagnol, Tomas Munilla laisse sa carte de visite à la défense jaune et noire. Privé de soutien, il libère le ballon au pied que récupère, in extremis, Félix Le Bourhis. Ce derby a tenu ses promesses en termes d’intensité et à la faveur de cette treizième victoire, Carcassonn­e demeure candidat à la phase éliminatoi­re (lire aussi en page 12).

Carcassonn­e est certes ressorti vainqueur mais a joué par intermitte­nce. L’équipe de la cité a été fragilisée par la vidéo, qui a annulé à deux reprises un essai à Clément Doumenc (39e) puis Martin Dulon (42e). Ensuite, elle a frisé la correction­nelle lorsque Béziers a mené (16-7) au retour de la pause. Et pourtant, Christian Labit n’a pas vraiment tremblé lorsque sa formation était sous pression : « Dans certains secteurs, notamment en touche (quatre ballons perdus), nous n’avons manqué de sérieux. Même en produisant une première mi-temps quelconque, j’étais convaincu que nous pouvions reprendre le fil du match. En mettant six avants sur le banc, je savais que la fin de rencontre pouvait nous être favorable. »

L’USC a ainsi forcé le destin dans les cinq dernières minutes. Le 7 mai, elle se déplacera à Grenoble pour disputer un véritable huitième de finale. « Maintenant, il nous reste deux matchs. Et ce ne sera que de la pression positive », ajoute Clément Doumenc, l’homme du match de ce derby plus que passionnan­t.

Par Didier NAVARRE

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