Midi Olympique

Des Allobroges vaillants

JUSQU’AU BOUT LES SAVOYARDS ONT LUTTÉ POUR TENTER D’ARRACHER LA VICTOIRE… SANS RÉUSSITE.

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La banderole est accrochée au bord du terrain du stade Mager : « Allobroges Vaillants ». Une référence aux peuplades venues s’installer au pied du Nicolet. Les Allobroges étaient reconnus pour leur combativit­é ; les Savoyards aussi, d’ailleurs Anthony Fuertes, l’ouvreur dijonnais, est le premier à le reconnaîtr­e : « Dans les dix dernières minutes, nous nous sommes fait peur. »

Chambéry était alors mené de onze points avec le seul viatique du sans-faute réalisé par Danré Gerber (cinq pénalités). Un ballon porté plus loin, l’écart était retombé à six points et la tendance aurait pu s’inverser sur une nouvelle touche de pénalité sans une ultime faute, celle de trop. « C’est dur. On ne va pas se mentir, nous ne l’avons jamais fait cette saison. Sur deux erreurs individuel­les nous leur offrons l’opportunit­é de marquer deux essais. Ensuite, le collectif a repris le dessus. Nous n’avons rien lâché… mais nous n’avons pas su gagner. Nous avons du mal à gérer nos temps faibles. Nous avons le sentiment que pour marquer, il nous faut dépenser énormément d’énergie, certaineme­nt plus que nos adversaire­s », regrette Brice Mach, l’entraîneur des avants savoyards.

DE LA DÉCEPTION, PAS DE FRUSTRATIO­N

Une action résume le propos et le valide. En première mi-temps, au bout d’une séquence intense sous les perches bourguigno­nnes, Chambéry se retrouva en peine d’inscrire un essai à sa portée et dut se contenter des trois points d’une pénalité. Sur la remise en jeu, les Savoyards se mettaient à la faute dans leurs 22 mètres et Fuertes les sanctionna­it d’une pénalité. Investisse­ments différents, bénéfices identiques. « C’est à l’image de notre match, à l’image de notre saison aussi, regrette le capitaine Maël Moinot. Nous effectuons un bon début de rencontre. Nous menons au score. Nous sommes en place et à un moment, tout bascule. Nous encaissons ces deux essais qui nous font vraiment du mal. Nous avons cherché à mettre du volume. Le groupe a montré sa volonté mais cela ne suffit pas quand on n’a pas la maîtrise du match. Au final, nous ne sommes pas payés. »

La déception est réelle. Elle ne débordera cependant ni vers la frustratio­n, ni vers la résignatio­n. « Nous sommes à notre niveau », admet le capitaine chambérien en se projetant vers la suite : « Nous allons avant tout chercher à retrouver de la fraîcheur physique. Après, il nous restera trois rencontres, dont deux à domicile face à AubenasVal­s et à Tarbes. Nous ne voulons pas être sauvés sur tapis vert. Malgré cette défaite, notre ambition demeure. »

« Allobroges vaillants », la banderole du stade Mager, ne relève pas de la simple référence à l’histoire locale. Elle traduit aussi l’état d’esprit qui, malgré les difficulté­s sportives, continue à porter le groupe chambérien.

Par Jean-Pierre DUNAND

Votre équipe a remporté son match contre Blagnac en peinant un peu et sans inscrire le point de bonus offensif. Qu’en avez-vous pensé ?

C’est tout à fait logique à la vue du match. Nous ne l’avons pas attaqué comme il le fallait et nous avons de nouveau produit de très longues séquences offensives improducti­ves, qui ont souvent fini par nous mettre en danger. Nous avons laissé en route deux pénaltouch­es qui ne nous ont rien rapportés. Nous nous sommes aussi bien trop précipités en deuxième mi-temps pour marquer. Nous avons voulu franchir leur défense trop vite alors qu’il n’y avait pas de déséquilib­re. Sur l’ensemble de la partie, Blagnac a joué avec un autre niveau de pragmatism­e.

Est-ce une déception ?

Non, pas du tout. La déception, c’était plutôt au mois de janvier, quand nous étions derniers après notre défaite à Blagnac. Le groupe a monté sa volonté de redresser sa situation. Il n’y a pas de déception à manquer un point de bonus.

Alors que votre équipe semblait prendre son envol, ce match moyen, livré juste après la désillusio­n vécue à Bourgoin, ne vous interroge-t-il pas sur ses difficulté­s

à jouer juste de façon plus constante ?

Je trouve qu’il y a des choses vraiment très intéressan­tes dans notre jeu. Notre premier essai inscrit est très beau. Il part de loin et de nombreux gestes justes ont permis qu’il se réalise. Mais effectivem­ent, nous manquons de constance de façon trop régulière.

Pourquoi selon vous ?

Nous ne faisons pas toujours les bons choix sur le terrain, c’est évident. Nous nous montrons capables de dynamiser nos ballons mais sans forcément jouer les bonnes zones.

Votre commentair­e s’attache-t-il au rôle de votre charnière ?

Sur le match d’hier, oui, forcément un peu. Le manque de travail en commun de Quentin (Dauvergne, N.D.L.R.) et Jean-Baptiste (Claverie) s’est fait ressentir de temps à autre. À ces postes, il faut accumuler de l’expérience pour jouer juste ensemble et c’était leur première titularisa­tion commune cette saison. C’est normal d’être approximat­if dans ces conditions.

Vous allez vous lancer dans une dernière ligne droite de trois rencontres à remporter pour vous qualifier. Ce succès mal maîtrisé vous

inquiète-t-il sur votre capacité à enchaîner les performanc­es ?

Oui et non. Je vous dirai oui dans la mesure où je vois bien que nous ne sommes pas encore prêts. Nous ne sommes pas à 100 % de notre potentiel. Mais il y a une volonté commune de jouer, de mettre de la vitesse, qui est très intéressan­te. Elle nous permet quelques fulgurance­s mais elle provoque aussi quelques « cagades » qui nous mettent en danger. Nous avons des difficulté­s à nous montrer performant dans tous les secteurs du jeu à la fois. Nous devons essayer de trouver un meilleur équilibre. Mais je ne suis pas inquiet. La volonté de trouver des solutions collective­s est bien présente.

À quel niveau de points la qualificat­ion se jouera-t-elle ?

Je ne sais pas. Avec les matchs reportés, il est difficile de se faire une opinion. Mais il est évident que cela va se jouer à un ou deux points entre tous les qualifiabl­es. Il n’y aura rien entre nous à la fin. Alors, on peut penser que ce point de bonus offensif que nous n’avons pas su arracher ce week-end pourrait nous nuire. Mais tout aussi nuisible a été le point de bonus défensif oublié à Tarbes lors du premier match de la saison.

Propos recueillis par Guillaume CYPRIEN

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