Vous voulez quoi ?
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Ces mots ont été prononcés mercredi soir, par le patron d’un club menacé de relégation et lors d’un meeting qui réunissait autour de René Bouscatel la totalité des présidents du rugby pro : « Les Anglais ont été moins cons que nous, a dit ce bougre. Ils ont su réinventer leur modèle au moment où ils étaient dans une période critique. » Entendez par là que le Premiership, en passe d’être gelé pour les quatre prochaines saisons, serait aujourd’hui l’exemple à suivre et que le temps est venu, bonne mère, de figer nos deux championnats professionnels (Top 14 et Pro D2) pour une durée indéterminée. Une ligue fermée, n’est-ce pas ? Mais vous pouvez vous la carrer où je pense, jeune homme ! La « ligue fermée », c’est le début de la fin, le mal absolu, l’incongruité culturelle qui marche peut-être aux États-Unis mais tourne au drame, dès lors qu’on la transpose au rugby : dites-nous que le Super Rugby ou la Ligue celte sont des succès populaires et l’on vous invitera aussitôt à vous pencher sur le quotidien pré-Covid de ces deux compétitions, jalonnées de stades vides, jusqu’aux phases finales, dépourvues de sens. La « ligue fermée », c’est la disparition de tout ce que l’on aime dans nos foutus championnats, ces Brive - Pau joués la peur au ventre, ces matchs de la muerte où la dimension dramatique, émotionnelle, écrase les vétilles ou la superficialité du show. La « ligue fermée », c’est ce monde lisse, sans aspérité, où l’on réfléchit davantage à la couleur des plumes dans le cul des pom-pom girls qu’en la façon sauvage avec laquelle les « petits » peuvent parfois nuire aux « gros ».
Jacky Lorenzetti, à qui on demandait vendredi s’il fallait voir dans le gel du Premiership l’ombre de CVC, nous répondit : « Evidemment, ne soyons pas naïfs. » Pour y voir plus clair, on aurait aimé posé