Top 15, Pro 17 et petits meurtres entre amis...
MERCREDI SOIR, LES PRÉSIDENTS DE CLUBS ÉTAIENT RÉUNIS POUR LA PREMIÈRE FOIS AUTOUR DE RENÉ BOUSCATEL, LE NOUVEAU PATRON DE LA LNR. LA SOIRÉE FUT, SEMBLE-T-IL, AGITÉE... ET POURRAIT DÉBOUCHER SUR UNE MINI RÉVOLUTION LA SAISON PROCHAINE.
La semaine dernière, PierreYves Revol adressait un courrier aux trente présidents du rugby pro ainsi qu’à leur chef, René Bouscatel. Une missive au fil de laquelle « PYR » s’étonnait des décisions prises par le nouveau comité directeur de la Ligue, notamment sur le lieu de la finale de Pro D2 : aux yeux du patron du CO, le choix de Montpellier, une ville située à une heure de Perpignan et 900 kilomètres de Vannes, plaçait l’Usap de François Rivière, membre élu de ce comité directeur, dans une position beaucoup trop confortable face à l’équipe qui pourrait, sauf cataclysme, affronter les Sang et Or sur ce match.
Mercredi soir, alors que les présidents du rugby pro étaient réunis pour la première fois autour de René Bouscatel, l’histoire qui nous occupe aurait connu une suite. « Pierre-Yves (Revol) et René (Bouscatel) ont soldé les comptes, explique un témoin. Bouscatel lui a dit : « J’ai pensé beaucoup de choses de ton mandat (Revol fut président de la LNR de 2008 à 2012, N.D.L.R.). Mais j’ai toujours préféré t’en parler entre quatre yeux ou les garder pour moi, plutôt que de les coucher sur une lettre circulaire adressée à trente personnes. » Ce à quoi Revol aurait répondu : « On n’est pas là pour refaire l’historique, René. Ces premières décisions sont simplement de nature à interloquer le grand public, voilà tout. »
UN SCHISME CHEZ LES PRÉSIDENTS
Que faut-il conclure de la passe d’armes entre ces deux figures des institutions ? D’abord, la dernière élection, qui a laissé Vincent Merling et ses soutiens sur le bord de la route, a créé un schisme au sein de la Ligue Nationale de Rugby et, fraîchement élu, René Bouscatel doit aujourd’hui composer avec une opposition qu’il n’avait probablement pas imaginée
Philippe Tayeb, président de Bayonne, fait partie de ceux qui verraient d’un bon oeil le passage à un Top 15 et un Pro D2 à 18, faisant écho à l’appel de Didier Pitcho, le président de Soyaux-Angoulême…
si vivace. Ensuite, le seul terme de « Montpellier » peut suffire à déclencher, du côté des présidents, une éruption volcanique. En offrant la finale de Pro D2 au club de Mohed Altrad, premier sponsor de la FFR, les membres du comité directeur ont sans le vouloir dégoupillé une grenade. Mercredi soir, après que le viceprésident du RC Vannes François Coville a lâché à ses pairs que cette décision était « inéquitable », la directrice du MHR Jessica Casanova (elle représente Mohed Altrad lors des réunions de présidents) aurait alors tenu à prendre la parole pour calmer les ardeurs des présidents complotistes. Un autre témoin raconte : « Casanova a assuré que le MHR n’aurait pas candidaté pour la finale de Pro D2 s’il n’avait pas reçu, bien avant l’élection de René (Bouscatel) à la LNR, un coup de fil de la Ligue pour lui dire que postuler à la finale serait une
bonne idée. Elle a donc demandé que les gens arrêtent de hurler au complot dès qu’il s’agit de Montpellier. Parce qu’on ne peut pas taxer Paul Goze et ses équipes de complaisance envers Mohed Altrad, n’est-ce pas ? » De toute évidence, la prise de parole de Jessica Casanova eut le mérite d’apaiser un débat houleux que René Bouscatel scella en assurant que le choix de Montpellier (Toulouse et La Rochelle étaient aussi candidats) s’était fait sur un critère objectif, le dossier héraultais permettant à la Ligue une économie de plusieurs milliers d’euros sans offrir à l’Usap un avantage évident, les chances de voir du public dans les stades début juin étant à ce jour infimes.
UN PASSAGE AU TOP 15 ET UNE PRO D2 À 17 ?
Autour de René Bouscatel, la soirée « petits
Par Marc DUZAN