Midi Olympique

« Je ne serai plus Parisien »

JONATHAN DANTY - Centre du Stade français POUR NOUS, IL REVIENT SUR LA VICTOIRE FACE À PAU, ÉVOQUE LES SOUVENIRS DOULOUREUX DE L’ÉPOQUE MEYER ET PARLE DU FUTUR, LOIN DE LA CAPTALE…

- Propos recueillis par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Que retenez-vous de la dernière victoire du Stade français ?

Sur la fin de match, on perd un point qui peut potentiell­ement être important pour notre avenir. Mais il faut tourner la page et se projeter, dès à présent, sur le derby francilien : il va être intéressan­t, samedi, de se jauger chez nos voisins. Et puis, si nous n’avons pas la possibilit­é d’aller plus haut, nous essaierons au moins de mettre des bâtons dans les roues aux équipes qui, elles, veulent jouer les phases finales. Il faut aller au bout du truc, quoi...

En conférence de presse, votre coéquipier Kylan Hamdaoui disait s’être senti pas suffisamme­nt « respecté » par le monde du rugby, à la suite de l’affaire Fickou. Les joueurs parisiens dont vous faîtes partie avaient-ils à coeur de montrer qu’il y a une vie sans Fickou ?

Sincèremen­t, non. Cette saison et les précédente­s, nous les avons faites sans Gaël (Fickou, N.D.L.R.) parce qu’il était toujours concerné par l’équipe de France : avant qu’il ne nous quitte, il n’avait joué que huit matchs avec le Stade français. […] Certaines personnes ont dit que le départ de Gaël signifiait que Paris lâchait sa fin de saison. C’est faux.

C’est un secret de Polichinel­le : vous serez Rochelais l’an prochain. Pourquoi ?

Je peux juste vous dire que je ne serai plus Parisien la saison prochaine. Le reste, on en parlera une autre fois...

Comment abordez-vous le derby francilien ?

Ce sera mon dernier... […] Pour espérer quelque chose, il nous faut gagner tous les matchs jusqu’à la fin de la phase régulière. Cette semaine, nous allons donc nous préparer à quelque chose de très fort. Le staff a bien analysé le jeu du Racing. On sait comment faire un bon match là-bas.

On vous suit...

Le Stade français a un potentiel énorme. Le moment est venu de lâcher les chevaux. Nous n’aurons aucun regret, ainsi.

Que vous manque-t-il, aujourd’hui, pour être un rugbyman accompli : une place en équipe de France ?

Je n’ai pas assez travaillé les années précédente­s et je le regrette. Le retour au club de Gonzalo Quesada m’a d’ailleurs fait beaucoup de bien.

En quel sens ?

À un moment de ma carrière, j’avais un coach (Heyneke Meyer) qui me demandait de garder le ballon et d’aller tout droit. Gonzalo, lui, me demande de faire jouer les autres. Dans son système, le premier centre est un passeur et ce n’est pas quelque chose que j’étais habitué à faire. Ça va beaucoup mieux, aujourd’hui. Sur la saison prochaine, j’espère que je serai encore plus à l’aise là-dessus.

Plusieurs joueurs du Stade français ont accusé le coup après l’histoire des tweets racistes de Pablo Matera. Et vous ? Comment aviez-vous vécu cet épisode ? J’ai mis du temps mais je lui ai pardonné. Au départ, j’étais choqué, je me suis fermé. Puis j’ai pris du recul. Je me suis dit qu’il y a dix ou douze ans, Pablo Matera était un tout autre homme, un homme qui avait le droit de changer.

On vous suit...

Après cette histoire, les joueurs se sont réunis dans le vestiaire et ont tous donné leur avis. Après ça, il n’y a pas eu de raisonneme­nts à la machine à café. Ce que je veux dire, c’est que l’abcès était crevé. Avec Pablo (Matera), nous avons un objectif commun : aujourd’hui, l’effectif lui a pardonné, il se sent bien avec nous et revient à son meilleur niveau. Il l’a d’ailleurs prouvé ce week-end, face à la Section paloise.

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