Goutard, héros discret mais efficace
Il est un Catalan qui n’a joué que six minutes et n’a effectué qu’un plaquage. Et pourtant, on peut dire qu’il est l’un des artisans de la victoire. Car ledit plaquage a été décisif. Ce Catalan, c’est le jeune troisquarts Boris Goutard, entré à l’aile. Pour tout vous dire, on le connaissait peu avant ce match. L’année dernière, il était l’arrière de Narbonne, où il s’est révélé. En 2019, il jouait encore pour son club de coeur, CoarrazeNay. Une ascension spectaculaire pour le môme de 24 ans. Cette année, il a rejoint l’Usap, qui l’a titularisé contre l’armada rochelaise à Deflandre. Samedi, il vivait sa première titularisation avec son nouveau club. Et c’est lui, à la 82e minute, qui eut la lourde tâche de réaliser un plaquage qu’aucun joueur de Top 14 n’aurait aimé faire : celui sur un Nakosi lancé comme un TGV dans son couloir des 5 mètres. Heureusement, il avait à côté de lui le meilleur défenseur au monde : la ligne de touche. Après la rencontre, on est allé chercher l’intéressé pour qu’il nous raconte ce moment : « Dès que j’ai vu que le 10 faisait la passe, je me suis dit : « Bon, c’est pour toi. » J’étais sûr qu’ils allaient aller sur les extérieurs. Mais franchement, je ne pouvais pas le rater ce plaquage. C’était ma première à AiméGiral, le long de la ligne de touche juste à côté du pesage où il y avait tous les spectateurs… Après, je ne vous cache pas que la situation était impressionnante : c’est pas comme si les Castrais n’arrivaient pas lancés comme des avions et que Nakosi n’était pas gaillard ! Alors, j’ai fait le sécateur, je me suis lancé dans ses jambes et ça a marché. C’est comme ça, il faut que je prouve. Je ne pouvais pas le manquer. » Goutard est entré six minutes et n’a eu qu’un plaquage à faire. Mais ce dernier était délicat, voire terrifiant. Et il l’a fait pour que son équipe l’emporte. Alors chapeau.