« Aujourd’hui, l’Italie joue pour gagner »
L’ANCIEN DEMI DE MÊLÉE CLERMONTOIS ÉTAIT LE CAPITAINE DE L’ITALIE EN 2000 LORSQUE LA NATION TRANSALPINE FAISAIT SON ENTRÉE DANS LE TOURNOI. IL MESURE TOUT LE CHEMIN PARCOURU.
Je me souviens bien sûr très bien de la première participation de l’Italie au Tournoi des 6 Nations. C’était en 2000 et nous avions joué contre l’Écosse en ouverture. On avait gagné d’ailleurs avant de connaître ensuite une période plus compliquée. Pour nous, Italiens, c’était une forme de consécration de parvenir à entrer dans le cercle des plus grandes nations européennes. À l’époque, nous avions enchaîné quelques bons résultats, sur une période de cinq ou six ans. C’était une sacrée émotion de placer enfin l’Italie sur l’échiquier international et d’avoir une résonance forte. Il faut savoir que chez nous, quand j’étais enfant, nous regardions le Tournoi des 5 Nations sur les chaînes d’État. Les matchs étaient diffusés sur la Rai3, et je n’en ratais aucun. Je n’aurais jamais imaginé le jouer un jour. Et pourtant, cela a fini par arriver. Comme quoi, il faut toujours croire en ces rêves (rires). L’entrée de l’Italie dans le Tournoi a été un formidable accélérateur pour le rugby de notre côté des Alpes. Ce n’est pas le sport majeur en Italie, bien sûr, mais l’accès au rugby est désormais beaucoup plus facile qu’à mon époque. L’équipe nationale a énormément progressé.
Nous avons réussi quelques magnifiques coups d’éclat ces dernières années. Notre équipe est jeune, avec une moyenne d’âge inférieure à
25 ans, mais elle est déjà très expérimentée et nos gars ont un vécu commun plus fort, avec déjà une certaine expérience du rugby de haut niveau et une excellente formation. Il faut se le dire : aujourd’hui, l’Italie entre sur un terrain de rugby pour gagner et plus seulement pour participer comme cela pouvait être le cas quand je jouais. Désormais, la Nazionale peut rivaliser avec n’importe quelle autre équipe. Nous sommes enfin compétitifs. Je suis confiant pour cette édition du Tournoi. L’équipe aura un calendrier difficile avec les réceptions de la France, de l’Irlande et du pays de Galles et des déplacements en Écosse et en Angleterre. Je crois que nous pouvons viser une voire deux victoires. Je n’ose en espérer trois mais après tout pourquoi pas ? On a les moyens de faire un beau Tournoi. Je suivrai cela avec attention, tout comme je garde un oeil sur le Top 14 et notamment le parcours de Clermont, où j’ai passé de très belles années en tant que joueur. D’ailleurs, j’étais au Michelin il y a trois ou quatre semaines. J’ai revu les anciens et ça m’a fait bien plaisir de revoir toutes ses têtes connues ! Je suis enthousiaste à l’idée de voir Christophe Urios prendre les rênes du club. Je ne le connais pas personnellement mais j’ai suivi son parcours et je pense que le projet clermontois peut très bien lui convenir. Avec son enthousiasme et sa rigueur, je suis sûr que l’ASMCA va montrer un nouveau visage !