La France fait-elle peur à ses adversaires ?

AVEC LA VICTOIRE DANS LE TOURNOI 2022 ET SA SÉRIE DE TREIZE VICTOIRES, LA FRANCE A CHANGÉ DE STATUT.

Même pendant les années noires, les saisons cauchemardesques et les adversaires des Bleus ont toujours la politesse de montrer une certaine méfiance avant de les retrouver sur le pré. Ils redoutaient que ce XV de France si illisible ne retrouve ce fameux french flair, devenu autant un boulet qu’un atout pour la France.

Il faut donc comprendre que les adversaires craignaient que les Bleus ne soient pas dans un bons jours même s’ils étaient de moins en moins nombreux. La politesse prenait le pas sur la logique et les statistiques. Ce n’est plus le cas depuis que la bande de Fabien Galthié flirte avec la première place du classement mondial, comme l’avouait l’ouvreur tricolore Romain Ntamack dans ces colonnes lundi dernier : « Les regards ne sont pas les mêmes quand on passe à côté des autres joueurs. Nous sommes l’équipe à abattre désormais, les mecs à faire tomber. Quelque part, c’est excitant de devoir affronter ces regards-là. Tout le monde aimerait être à notre place. Voilà pourquoi on a hâte que le Tournoi commence, pour défendre notre titre de l’an dernier. Nous serons attendus, nous allons nous déplacer trois fois dans ce Tournoi très compliqué mais c’est un beau défi [...] Ce qu’on voulait, c’était de gagner des matchs, gagner le Tournoi des 6 Nations, gagner des titres. On a réussi à la faire. Quand tu y parviens, tu deviens évidemment l’équipe à battre. Celle qui est regardée [...] L’équipe de France rayonne depuis un an et demi. Nous voulons conserver notre niveau, notre confiance. Le but est d’arriver ainsi à la Coupe du monde, et cela passe par un bon Tournoi. » Le décor est planté.

L’IRLANDE AVEC LE DOSSARD N°1

Les Français savent qu’ils partiront avec un statut de favoris bien difficile à assumer puisqu’il est quasiment impossible de réaliser deux fois consécutivement le grand chelem. Depuis le début des années 90, ce n’est arrivé que deux fois (la France en 1997 et 1998 et l’Angleterre en 1991 et 1992) et jamais depuis l’arrivée de l’Italie dans le Tournoi. Alors, même si la France fait peur à ses adversaires, elle va devoir rester sur ses gardes, d’autant plus que l’Irlande se présente avec l’étiquette de numéro un mondiale. Elle voudra sa revanche même si le sélectionneur Andy Farrell a lui aussi été impressionné par les succès tricolores du mois de novembre. N. A.