Midi Olympique

Charles Ollivon sous les (coups de) sifflets

CHARLES OLLIVON - TROISIÈME LIGNE DU XV DE FRANCE IL A SUBI UN CARTON JAUNE ET A CONNU UN NOMBRE DE SANCTIONS INHABITUEL. SON CAS ILLUSTRE UN MATCH MARQUÉ PAR UNE INDISCIPLI­NE INQUIÉTANT­E.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

Un chiffre assez inquiétant a parcouru tous les esprits des suiveurs du XV de France : 18, le nombre de pénalités subies par le XV de France. Puis une image, celle de Charles Ollivon victime d’un carton jaune, sur le deuxième essai italien (essai de pénalité accordé par M. Carley). L’ancien capitaine des Bleus a laissé ses partenaire­s à quatorze pendant dix minutes, les Italiens, eux, n’ont pas connu semblable mésaventur­e, autre fait insolite. Et les statistiqu­es du match indiquent que le troisième ligne du RCT fut le joueur français le plus pénalisé avec quatre sanctions à son détriment. Cette contre-performanc­e d’un joueur cadre et souvent brillant a forcément symbolisé cette entrée en demi-teinte du XV de France dans le Tournoi 2023.

Fabien Galthié fut bien sûr interrogé tout de suite sur cette question de l’indiscipli­ne. « Dix-huit pénalités, oui, c’est beaucoup. C’est chaque fois une possession pour l’adversaire et ça nous fait reculer. La maîtrise de la règle nous a fait défaut et nous a coûté cher. Elle a enlevé de la force à notre performanc­e collective. » Mais on a senti le sélectionn­eur désireux de ne pas trop en faire sur le sujet. Non, il n’était pas « chafouin » après ce « petit » succès qui aurait pu s’évaporer dans les dix dernières minutes. « La victoire est tellement importante, qui plus est dans le Tournoi des 6 Nations. Et qui plus est à l’extérieur… Collective­ment, nous avons l’ambition d’évoluer. Le jeu demande aussi la faute. On a le droit de ne pas être tous les jours au top. »

TROP DE BATAILLE DANS LES RUCKS, PAS ASSEZ DE COURSES

De son côté, Antoine Dupont est entré un peu plus dans les détails : « On a eu du mal et on n’a jamais trouvé la solution sur la discipline. Si ce n’était pas au sol, c’était dans les mauls… À un moment, on s’est dit que l’on allait moins contester les rucks et privilégie­r la circulatio­n défensive. » Visiblemen­t, à la pause au moins, les Bleus se sont posés des questions avec ce débat sur les points chauds au lieu de privilégie­r la « chasse à l’adversaire ». Un match aussi se gagne ou se perd sur ces questions-là, assez éloignées de ce que voit le grand public. Mais on a bien senti que derrière les précaution­s oratoires, le sujet serait au programme des six prochains jours. D’autres joueurs ont abordé ce sujet très délicat comme Anthony Jelonch qui employa le mot « désastre » (lire en page 5).

Le remplaçant de luxe, Sekou Macalou aussi en a parlé quand il évoqua un précieux grattage de fin de match qu’il offrit à son équipe : « J’y suis allé parce que j’étais sûr à cent pour cent d’avoir le ballon. Si ça avait été 50-50, je n’aurais pas mis les mains. À cause justement de l’indiscipli­ne qui régnait depuis le début. Nous avions eu des consignes des entraîneur­s avant d’entrer en jeu. Ils nous ont dit qu’on avait été beaucoup pénalisés là-dessus et que l’arbitre regardait vraiment cet aspect du jeu. » Le troisième ligne du Stade français reconnaiss­ait aussi que le jeu sol serait forcément un souci avant de retrouver l’Irlande qui excelle vraiment dans ce domaine, « en plus ils sont capables de garder la balle pendant vingt temps de jeu. » Avec classe, Sekou Macalou s’est refusé à crier à l’injustice, « à part une ou deux qu’on peut discuter, les fautes étaient réelles ».

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Charles Ollivon est un peu le symbole de l’indiscipli­ne française ce dimanche à Rome.

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