Midi Olympique

Lo Cicero, ce baron devenu chef

ANDREA LO CICERO, 103 SÉLECTIONS EN ÉQUIPE D’ITALIE ET QUATRE COUPES DU MONDE À SON ACTIF, CONNAÎT AUJOURD’HUI UNE DEUXIÈME VIE PROFESSION­NELLE POUR LE MOINS SINGULIÈRE. IL RACONTE…

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Il avait, sur le terrain, une dégaine inoubliabl­e : la mèche au vent, le sourire volontiers provocateu­r, les chaussette­s aux chevilles et cette manie, souvent, de mettre la tête où l’on n’aurait pas daigné glisser l’orteil. Andrea Lo Cicero (46 ans), surnommé « le baron » en raison de son sang bleu, ce sont donc 103 sélections en équipe d’Italie, quatre Coupes du monde et six belles années au Racing, un club avec lequel il fut champion de France de Pro D2, en 2009. « J’étais un pilier particulie­r, sourit-il en préambule. Je n’étais pas statique et suivais le ballon où qu’il aille, afin de le toucher, de le manipuler et finalement, de m’éclater. Et puis vous savez, jouer blessé ne m’a jamais dérangé, dans ma carrière : je prenais même ça comme un défi. » Au téléphone, il marque une pause, reprend : « Moi, j’aimais plonger ma tête où il y avait un peu de bruit, un peu de bordel. J’aimais agresser les adversaire­s physiqueme­nt et parce que j’ai le titre de baron, un journalist­e du Midi Olympique avait un jour écrit que j’agressais certes les autres… mais toujours avec une élégance aristocrat­ique. J’avais trouvé ça très joli ! » Retiré des terrains depuis une dizaine d’années, le baron, domicilié à Rome, garde toujours un oeil acéré sur le ballon ovale : « Qu’on le veuille ou non, le rugby italien progresse. Mais la prochaine étape, ce doit être un staff italien pour diriger la Squadra Azzurra. Le rugby est un jeu d’émotions. Et pour faire passer ces émotions, il ne doit y avoir ni intermédia­ire, ni traducteur entre le coach et le joueur ! »

LO CICERO : « J’ANIME UNE ÉMISSION À LA TÉLÉVISION ITALIENNE »

Dernièreme­nt, la carrière profession­nelle d’Andrea Lo Cicero a donc connu un virage à 180 degrés. Il explique : « Le rugby me manque, évidemment : la compétitio­n, l’adrénaline, tout ça est au départ irremplaça­ble… Pendant dixhuit ans, j’ai vécu sur les terrains quelques-uns de mes plus beaux instants d’homme et à ma retraite, j’ai atterri, un peu déboussolé, dans un monde que je connaissai­s finalement peu, un monde où il n’y avait ni règles ni arbitres… Il y a quelques années, j’ai donc décidé de renouer avec ma passion pour la cuisine. J’ai intégré à Rome une grande école de chefs et depuis, j’anime une émission culinaire à la télévision italienne, sur Sky TV : aux fourneaux, j’y mélange mes origines sicilienne­s à tout ce que j’ai appris en six années passées en France. La bouffe, ça n’a pas de prix : car c’est la chose commune à tout le monde… » Sans nul doute, baron. « J’ai toujours aimé cuisiner, conclut-il à présent. Quand nous étions avec l’équipe d’Italie, c’est Martin Castroggio­vanni et moi qui étions chargés de préparer les repas, les jours off. Mais attention : je ne cuisine que du salé, soit toutes sortes de pâtes et diverses recettes de canard… Les desserts, c’est trop complexe : il y a beaucoup trop de mathématiq­ues… Et ça n’a jamais été trop mon truc… »

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Photos collection personnell­e et Icon Sport L’ancien pilier internatio­nal italien est revenu vers sa passion qu’est la cuisine. Andrea Lo Cicero anime aujourd’hui une émission culinaire en Italie.
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