L’Écosse, bête noire anglaise
Dire que les Écossais ont gâché samedi les grands débuts de Steve Borthwick comme sélectionneur de l’Angleterre ressemble à un doux euphémisme. En effet, c’est un séisme que le XV de Rose a connu après la tournée de novembre quand, face aux échecs répétés de l’équipe nationale, la Fédération a décidé d’écarter Eddie Jones, lequel avait pourtant mené la sélection jusqu’en finale de la Coupe du monde, en 2019 au Japon. Attendu depuis de longs mois comme le successeur du technicien australien après le Mondial français, Borthwick a finalement été appelé plus tôt que prévu à la tête du XV de la Rose. Un électrochoc qui présentait l’avantage d’être davantage une transition qu’une révolution… Pour rappel, l’ancien deuxième ligne international ne fut autre que l’adjoint d’Eddie Jones avec la sélection japonaise puis avec l’Angleterre, avant de prendre les commandes du staff de Leicester. Libéré des Tigers après plusieurs semaines de négociation, Borthwick espérait sûrement lancer son mandat autrement…
TROIS SUCCÈS DE RANG À TWICKENHAM
Au terme d’un duel sublime, tant dans le contenu que dans le scénario, l’Angleterre s’est inclinée à domicile face à l’Écosse (23-29). Et il faut bien avouer que Twickenham commence à ressembler à un tombeau pour les partenaires d’Owen Farrell face au XV du Chardon. Imaginez ainsi que sur les trois derniers rendezvous entre ces deux nations dans cette même enceinte, ils ne sont jamais parvenus à l’emporter. Le 16 mars 2019, les Écossais avaient réalisé un match nul dantesque (38-38) à Richmond, dans la banlieue de Londres. Deux ans plus tard, le 6 février 2021, ils étaient déjà venus s’y imposer (11-6). Et l’histoire retiendra donc que l’exploit s’est répété en 2023… Pire encore, sur les six dernières rencontres entre ces deux adversaires (et un brin ennemis évidemment), l’Angleterre n’est sortie victorieuse qu’à une seule reprise. C’était le 8 février 2020 à Murrayfield (13-6).Voilà pourquoi il s’agit de ne surtout pas sousestimer le niveau des hommes de Gregor Townsend, certes parfois irréguliers mais capables ces dernières saisons de performances majuscules. Ce ne sont pas l’Angleterre et Steve Borthwick qui iront prétendre le contraire.